En 2010, le grand public découvrait Hermine de Clermont-Tonnerre dans l'émission La Ferme Célébrités sur TF1. Une femme, jet-setteuse, auteure et businesswoman, alors présentée aux téléspectateurs comme une princesse. Un titre de noblesse qu'elle-même aimait utiliser. Mais la défunte héritière de cette prestigieuse famille, emportée le 3 juillet 2020 à 54 ans, était-elle vraiment princesse ?
L'histoire familiale des Clermont-Tonnerre remonte au XIe siècle avec la trace d'un premier membre de la noblesse, le baron Siboud I. Sept branches ont alors existé avant qu'elles ne se réduisent à deux, celle des marquis et celle des ducs. Marie-Hermine Antoinette de Clermont-Tonnerre, de son vrai nom de naissance, était la fille d'Anne Péronnelle Cécile Marie Moranvillé et de Charles Henri, 11e duc de Clermont-Tonnerre. Elle était la soeur de l'actuel duc, Aynard Jean Marie Antoine de Clermont-Tonnerre, né en 1962 et qui possède ce titre depuis la mort de leur père en 1999. À première vue, point question de prince ou de princesse...
D'ailleurs, en 1996, le journal Libération lui consacrait un portrait à l'occasion de la sortie de son livre Politesse oblige : Le Savoir-Vivre aujourd'hui. "Ce joli coup éditorial ne lui a pratiquement rapporté aucun sou, mais pas mal de railleries et quelques brouilles mondaines. La particule étant pas mal galvaudée, on l'a fait signer 'Princesse Hermine', un titre étranger dont elle n'a pas à se prévaloir, 'Hermine est la fille du duc, et basta'", peut-on lire alors...
Oui, mais les Clermont-Tonnerre, dont le blason porte les armoiries papales grâce à une vieille alliance depuis le XIIe siècle avec le pape Calixte II, auraient toutefois reçu l'usage du titre de prince au XIXe siècle. En effet, le site de la maison des Clermont-Tonnerre liste, parmi les titres de la famille, celui de prince romain obtenu en 1823 et confirmé en 1911 par le pape Pie X. Or, tout descendant du prince recevait automatiquement le titre en héritage... Il s'agissait donc de noblesse pontificale et non médiévale. D'ailleurs, ces titres obtenus par diverses familles au cours de l'Histoire par des papes romains ne sont pas toujours reconnus en France. Ce qui serait le cas des Clermont-Tonnerre, dont le titre de prince n'aurait donc aucune valeur chez nous...
Thomas Montet