Samedi 23 décembre 2023, on apprenait le décès à l'âge de 31 ans de la journaliste Clémentine Vergnaud qui combattait depuis juin 2022 un cancer des voies biliaires. Elle avait rendu public, dans un podcast publié à l'été 2023 intitulé Ma vie face au cancer : le journal de Clémentine, son combat contre un cholangiocarcinome, un type de cancer très rare, agressif et hélas incurable.
Anciennement journaliste pour France Bleu Normandie, Clémentine Vergnaud a ensuite travaillé pour la rédaction de Franceinfo. Au sujet de son combat, elle confiait à l'époque, à nos confrères du média Brut, sa réaction quand elle a appris sa maladie... "Ça m'a moi-même assez surprise parce que je n'étais pas forcément très attachée à mon image. Mais j'avais cette image du cancer au féminin dont le stéréotype est : plus de cils, plus de sourcils, plus de cheveux. Et je ne voulais pas perdre mes cheveux parce que j'avais l'impression que j'allais perdre mon identité au milieu de tout ça", a-t-elle déclaré non sans émotion.
Malgré la maladie, Clémentine Vergnaud a pu se marier avec son compagnon, le journaliste Grégoire Lecalot, quelques mois avant sa mort. Sur X, ancien Twitter, on a découvert que c'est le rabbin Gabriel Farhi qui avait été désigné pour unir Clémentine Vergnaud à son compagnon, au sein de l'hôpital Henri Mondor où elle était traitée. "Je suis bouleversé en apprenant le décès de 'ma jumelle de cancer' à l'instant, Clémentine Vergnaud. Je pense à son mari Grégoire. Elle m'avait fait l'honneur il y a quelques semaines d'assister à leur mariage dans une petite chambre d'hôpital", avait-il révélé. Dans 20h30 le dimanche sur France 2, Laurent Delahousse avait tenu à faire une parenthèse sur Clémentine Vergnaud, le 29 janvier dernier, en dévoilant une photo de son mariage. Sur l'image en noir et blanc, la journaliste apparaissait assise sur un fauteuil roulant, vêtue d'une robe blanche bustier et coiffée d'un serre-tête avec un bouquet de roses en main. Grégoire Lecalot, son époux, se positionnait debout derrière elle et la regardait, souriant. Dans un article du Parisien sur les "mariages in extremis", un nouveau cliché du mariage des amoureux a été publié samedi 10 février.
Dans l'article sur "ces couples qui se disent 'oui' au seuil de la mort", nos confrères du Parisien ont pu s'entretenir avec Grégoire Lecalot au sujet de son mariage quelques mois avant le décès de sa compagne. Le média écrit : "Ce sont d'intenses moments de vie, des journées de bonheur arrachées à l'âpreté du combat face à la maladie." Et le journaliste Grégoire Lecalot de préciser : "Des petits miracles administratifs pour un pays paperassier comme la France." Chaque année, quelques couples décident de se marier à l'hôpital, alors que l'un des conjoints est atteint d'une maladie incurable. Le couple peut alors bénéficier d'une procédure accélérée en mairie afin de pouvoir célébrer très rapidement son union.
À nos confrères du Parisien, le veuf de Clémentine Vergnaud-Lecalot a confié : "Moi qui étais plutôt du genre à freiner des quatre fers face à l'institution du mariage, j'ai dit oui sans hésiter. On a réuni les papiers pendant une période de flou total sur sa survie, en soixante-douze heures. Les médecins et les élus ont été extraordinaires, engagés. Le jour de notre mariage, moins d'une semaine après, on avait ce sentiment d'avoir frôlé la mort. Cette journée a été un moment suspendu. Je me rappelle le visage de Clémentine, radieux, la haie d'honneur des soignants. Il y avait un goût d'éternité, un sentiment d'euphorie qui donnait l'impression qu'on avait la vie devant nous". Une jolie photo a été publiée par Le Parisien sur laquelle on peut voir le couple très heureux avec Clémentine Vergnaud dans sa jolie robe blanche entourée de ses proches et des soignants.