Un vide intersidéral s'est installé dans les salles de spectacle. Mais ces lieux de culture, désertés, pleurent le comédien et metteur en scène Marcel Maréchal, mort le jeudi 11 juin 2020. C'est son fils Mathias, acteur lui aussi, qui a annoncé la nouvelle à l'AFP. Tout en exprimant sa tristesse, il a donné les causes de cette disparition soudaine. "Mon père est mort cette nuit chez lui à Paris des suites d'une fibrose pulmonaire, a-t-il précisé. Il avait 83 ans."
Les proches de Marcel Maréchal lui ont dit adieu en l'église Saint-Roch, à Paris, le 19 juin 2020. Un hommage en demi-teinte, chacun étant obligé de s'équiper d'un masque pour rendre une dernière visite au metteur en scène. Dans la foule, son épouse Luce Proby Maréchal, sa fille Laurence, son fils Mathias ou encore sa petite-fille Ysé. Parmi ceux qui l'ont côtoyé, certains ont pu faire le déplacement jusqu'au 1er arrondissement de notre capitale : Pierre Arditi et sa soeur Catherine, qui ont fait leurs premières armes à ses côtés, Jean Benguigui, Jacques Toubon, Catherine Lachens, Philippe Tesson, Jacques Boudet, Cécilia Hornus et Jean-Paul Farré...
Marcel Maréchal, homme de lettres et de théâtre, a une longue carrière derrière lui. Il avait notamment écrit Une anémone pour Guignol en 1975, Rhum-Limonade en 1995 ou encore Saltimbanque en 2004. Il avait aussi adapté de grands classiques, des Trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas au Capitaine Fracasse du prodige Théophile Gaultier. Ancien directeur du Théâtre du Rond-Point, il avait fondé celui de La Criée, à Marseille, et celui de Cothurne à Lyon. Il avait fait débuter de nombreux talents, dont Maurice Bénichou ou Bernard Ballet.
Franck Riester, notre ministre de la Culture, se souvient d'un "indéniable talent d'animateur populaire de la vie théâtrale". "Comme le mistral qui souffle à Marseille, il avait la voix forte, orageuse et la faconde si belle, si méditerranéenne, a ajouté Jack Lang. Il aura été un artiste total, un homme-orchestre entièrement dédié aux arts et à la culture..."