Visage tendu, au bord de la crise de nerf, il lançait cette réplique : "Appelez-moi le directeur." Le client mécontent du Palace, série culte de Jean-Michel Ribes - seulement six épisodes tournés en 1988 et 1989 -, finissait toujours ses apparitions dépité en proférant cette menaçante et culte promesse : "Je l'aurai un jour, je l'aurai !" Marcel Philippot, son interprète, est mort vendredi 2 mars 2018, à l'âge de 64 ans seulement.
C'est son agent, Jean-Pierre Noël, qui a annoncé la triste nouvelle à l'AFP ce samedi. Marcel Philippot est décédé à son domicile parisien. Formé au Conservatoire de Paris, il s'est illustré au théâtre, au cinéma et à la télévision. Il a joué des dizaines de seconds rôles, notamment dans des comédies comme Brèves de comptoir (la pièce et le film), Le Schpountz ou la série Kaamelott. Il était membre de l'émission le Petit théâtre de Bouvard dans les années 1980.
L'homme de théâtre et de cinéma Jean-Michel Ribes, directeur du Théâtre du Rond-Point, lui a rendu hommage, déclarant à l'AFP : "Marcel Philippot était un être rare, avec beaucoup de délicatesse et de finesse, au-delà de sa fantaisie parfois burlesque. C'était un grand comédien, très élégant. Il va beaucoup nous manquer. Il était l'un des sociétaires de Palace, du Théâtre sans animaux et de Brèves de comptoir que nous avons joué sur scène à Paris et en tournée et au cinéma. Il était parfait en donnant la parole aux anonymes, en incarnant ce génie du peuple, celles et ceux que l'on n'entend jamais à la télévision et à la radio."
Marcel Philippot travaillait actuellement pour la deuxième fois avec le comédien et metteur en scène Arnaud Denis. Ce dernier a partagé sa peine sur Facebook : "Tu étais un comédien britannique français. Fin, subtil, exigeant, redoutable et incisif. Et surtout si drôle. Même lorsque tu étais triste tu faisais rire les autres. C'était ton premier plaisir. Donner de la joie aux autres. Cette joie qui t'avait fait faux bond, quelque part dans le tourbillon incohérent de l'existence. Nous avons commis l'erreur de te cantonner, les uns et les autres, dans un certain répertoire, dans un certain emploi. C'est notre tragédie de manquer d'imagination, nous qui nous prévalons de servir l'imaginaire."