En août 1988, coup de tonnerre dans les médias : la jeune actrice à la mode, Pauline Lafont, fille de Bernadette Lafont, s'est évaporée du jour au lendemain à 25 ans seulement. Recherchée pendant plusieurs mois par sa mère, qui utilise sa notoriété pour faire bouger les recherches, elle ne réapparait pas et intrigue les foules qui se passionnent pour l'histoire.
Et le grand public peut compter sur les journalistes pour alimenter leur soif d'informations sur le sujet : l'affaire est en Une des journaux, certains prétendant même que Bernadette Lafont soit en plein coup médiatique. Les théories les plus folles sont avancées : Pauline serait morte, vivante, suicidaire, en cure, en Chine, à l'autre bout de la France...
Des théories qui vont éclater lorsque le puissant journaliste Guillaume Durand, début septembre 1988, annonce un énorme scoop dans son JT de 20h : il sait où est Pauline ! Selon lui et une source qu'il dit "bien informée", il a "des assurances selon lesquelles Pauline est vivante". Une énorme bombe qui fait l'ouverture du journal, dans laquelle il explique que la jeune femme, fatiguée, est partie se reposer dans une cure à la campagne mais "reviendra bientôt".
Des déclarations qui foudroient Bernadette Lafont, qui ne comprend pas pourquoi le journaliste ne l'a pas prévenue avant de sortir une telle affaire. Elle aura la réponse peu de temps plus tard : il n'avait pas beaucoup plus d'informations qu'elle : sa "source bien informée" est en réalité un homme qui a passé un appel anonyme à la rédaction de la Cinq quelques minutes avant le journal pour donner cette information.
Et il s'avérera, moins de deux mois plus tard, que tout était faux : les restes de la jeune femme sont retrouvés dans un ravin en novembre dans un état de décomposition très avancé, ce qui signifie que l'actrice est décédée dès le jour de sa disparition. Tombée dans un ravin, elle a en effet fait une chute de dix mètres et semble morte sur le coup. Désavoués, la plupart des journalistes présentent leurs excuses à la famille de Pauline Lafont.
Guillaume Durand, quant à lui, le fera l'année suivante, alors qu'il participe aux 7 d'or : parlant d'une "dette épouvantable" et d'une "gigantesque connerie", il s'était platement excusé auprès de l'actrice. En 1997, invité dans une émission, il avait redemandé pardon à la famille : "Un jour où je présentais le journal, quelqu'un est arrivé, persuadé d'avoir des infos intéressantes sur Pauline Lafont. On s'est plantés. J'ai détesté cette affaire-là. Et je n'accepte pas la télé qui ne s'excuse pas", avait-il asséné.