Beaucoup aimeraient croire, pour alléger la peine et le sentiment de gâchis, que la descente aux enfers de Whitney Houston a connu un terme le 11 février 2012, lorsque la diva, âgée de 48 ans, a été retrouvée morte dans la baignoire de son hôtel de Beverly Hills, à quelques heures de sa participation à la soirée annuelle pré-Grammy Awards de Clive Davis, qu'elle avait rencontré l'avant-veille. Et si son décès tragique avait au contraire interrompu sa rédemption, sa résurrection ?
C'est, d'une certaine manière, la question que pose un reportage de l'émission américaine Entertainment Tonight réalisé en octobre-novembre 2011 sur le tournage de Sparkle, remake du film éponyme de 1976 inspiré par The Supremes, qui devait signer le retour au grand écran de Whitney Houston, 16 ans après sa dernière prestation cinématographique (dans la comédie gospel The Preacher's Wife, avec Denzel Washington - 1996) et 20 ans après Bodyguard (1992). Le film, dans lequel jouent Jordin Sparks, Cee Lo Green, Derek Luke, et Mike Epps, paraîtra en août 2012, dédié à sa mémoire. Whitney Houston, en plus d'en être l'une des protagonistes, en était l'une des productrices, après avoir acquis les droits dès 2001 (le remake avait alors été contrarié par le décès accidentel de la chanteuse Aaliyah, retenue pour le rôle-titre). Après un come-back pas franchement concluant avec l'album I Look to you (2009), ce rôle de mère promettait de relancer sa carrière...
Mené par le journaliste et présentateur Mark Steins, le reportage livre au public l'image d'une Whitney Houston absolument radieuse, confiante, sereine, coquette et en pleine possession de ses moyens : vocaux, y compris. "Sa voix était revenue à 100%", affirme Mark Steins tandis que des séquences montrent la diva en train de chanter pour les besoins du film, replacé à l'âge d'or de la Motown et à Detroit (la version originale se déroulait à Harlem). Jordin Sparks, révélée par American Idol et qui joue la fille de Whitney à l'écran, livre devant la caméra ses souvenirs de tournage avec Whitney Houston, dont la fille dans la véritable vie, Bobbi Kistina, a quatre ans de moins qu'elle et pleure sa mère.
En interview (qu'elle a refusé de faire en tête à tête, étant systématiquement en duo, soit avec Jordin Sparks, soit avec le réalisateur Salim Akil), elle révèle une anecdote assez fascinante : dans le film, l'église baptiste dans laquelle elle chante au sein de la chorale s'appelle New Hope. Précisément le nom de l'église du New Jersey de son enfance, à Newark, où elle chanta dans ses jeunes années ; cette même église où ont eu lieu ses poignantes funérailles le 18 février.