C'est à coeur ouvert, qu'une femme "fragile" s'est confiée. Invitée vendredi 26 octobre 2018 dans C à vous, Muriel Robin a évoqué sa mère en écho à ses confidences dans le livre autobiographique qu'elle vient de sortir, Fragile (disponible depuis le 18 octobre chez XO).
Face à Anne-Elisabeth Lemoine et ses chroniqueurs, Muriel Robin a évoqué cette femme qui ne lui a jamais dit des mots d'amour, et encore moins un "je t'aime". En plateau, elle est d'abord revenue sur cette phrase que lui disait sa mère alors qu'elle était encore une gamine : "Va faire ton intéressante." Une phrase traumatisante, mais qui reste à l'image de l'univers dans lequel l'humoriste et comédienne a grandi. "Je ne dirais pas qu'il y a deux grandes familles parce qu'il y en a plein mais enfin il y a la famille de ceux qui ont eu les 'je t'aime, t'es belle, je suis fière de toi etc', qui fait qu'on a des ailes et qu'on va avoir un rapport à soi d'une manière, et quand on ne les a pas eus, ces mots-là..."
Touchée et touchante, la compagne d'Anne Le Nen a partagé les blessures de sa soeur – qui sont aussi les siennes. "Je discutais avec ma soeur il y a trois jours, qui a 72 ans, et qui me disait : 'Quand je pense que je n'entendrai jamais ma mère – maman, elle dit maman – qui ne m'a jamais dit : 'Ça c'est drôlement bien ce que tu as fais'. Et c'est une femme qui a travaillé, ma soeur, toute sa vie avec ma mère et qui attendait la bonne note, le 'je t'aime', qui a toujours été professionnelle au travail."
L'interprète fabuleuse de Jacqueline Sauvage dans la petite lucarne va alors imiter sa propre mère : "Il faut que ce soit impeccable parce que sinon on va dire : 'Dis-donc, hé ho, tu ne travailles pas bien là. Attention, on n'a pas le droit, le travail il faut que ce soit bien fait, ça ne rigole pas'. C'est sérieux parce qu'il y a que ça dans leur vie. Donc du coup on y met tout là-dedans."
Au tour ensuite d'Anne-Elisabeth Lemoine de citer un passage bouleversant du livre : "Quand bien même 4 000 personnes hurleront mon nom, qu'est-ce que j'ai fait d'autre que mon intéressante finalement ? [...] J'échangerai bien une part de tout l'amour que vous m'avez donné contre quelques mots de ma mère : 'Ma chérie, tu as été magnifique.'" Des mots qui ne sont jamais venus. "Et ils manqueront", conclut Muriel Robin, avant d'évoquer le souvenir de son premier Olympia, avec ses parents dans la salle. Ils ont pleuré, certes, mais en secret et surtout pas devant leur fille...