Mercredi 11 mars, Mylène Demongeot, Jean-Pierre Marielle et Léa Drucker se donnent la réplique dans le téléfilm diffusé sur France 2, Des roses en hiver. L'occasion pour Le Parisien de rencontrer l'actrice de 79 ans qui dévoile que le scénario du téléfilm la concerne directement.
Dans Des roses en hiver, Mylène Demongeot incarne une femme dont le mari, très malade, décide de recourir au suicide assisté en Suisse. Consciente qu'à son âge tout peut arriver, Mylène Demongeot avoue avoir déjà pris toutes les dispositions nécessaires s'il devait lui arriver un accident dramatique ou si elle était atteinte d'une maladie grave. "J'ai des consignes très précises", lâche Mylène Demongeot avant d'expliquer pourquoi elle préfèrerait le suicide assisté. Cette décision, elle l'a prise il y a longtemps déjà, dans les années 1970, lorsqu'elle a emmené son chien, qui avait un cancer et souffrait le martyre, chez le vétérinaire. "Il m'a dit : 'Il ne faut pas le laisser souffrir comme ça'. Je n'ai jamais autant pleuré de ma vie. Je suis arrivée avec la chienne, elle a été doucement anesthésiée. Je l'ai caressée jusqu'à ce qu'elle s'endorme profondément, puis on lui a fait sa piqûre. Je me suis dit : ce qu'on fait pour un animal, pourquoi ne pas le faire pour un être humain ?", se souvient l'actrice.
Attention, Hélène Demongeot refuse le terme de "suicide assisté". Pour la comédienne qui a refait sa vie dans la Loire au milieu des animaux et de la nature, le suicide est un acte délibéré, très fort, qui signifie : "Je ne veux pas vivre". Hors, pour elle, il est question de ne plus vouloir souffrir. Le terme qu'elle préfère est donc "Aidez moi à partir". "Ce que je trouve injuste, c'est que les gens qui ont les moyens d'aller en Suisse pourront s'offrir cette mort-là, pas les autres", ajoute-t-elle.
La diffusion et les propos de Mylène Demongeot sont totalement dans l'actualité puisque, mardi 10 mars, et pendant deux jours, les députés ont examiné une proposition de loi sur la fin de vie, sur la dignité humaine et les droits des malades. Ces derniers ont rejeté "l'assistance médicalisée active à mourir" par 89 voix contre 70 mais on a approuvé l'article central de la proposition de loi autorisant dans certains cas le recours à "une sédation profonde et continue" jusqu'au décès. Pourtant, selon Le Télégramme, depuis 30 ans, les sondages donnent entre 85 % et 96 % de Français favorables à l'euthanasie. Nul doute que le téléfilm de France 2 fera réagir plus d'un téléspectateur.
Sarah Rahimipour