Elle d'ordinaire si discrète, à la parole rare, n'a pas pu garder le silence face au drame qui s'est joué le 12 août à New York, lorsque son ami Salman Rushdie a été poignardé à plusieurs reprises. Mylène Farmer a pris la parole dans les pages du Journal du Dimanche.
La star, bouleversée par ce drame, a déclaré : "Salman est un écrivain que j'aime et qui me touche depuis de longues années mais aujourd'hui c'est l'homme, l'ami, à qui je pense. Je lui envoie toute ma tendresse." De jolis mots de soutien au romancier âgé de 75 ans, hospitalisé dans un état grave après avoir reçu plus d'une dizaine de coups de couteau de la part d'un assaillant nommé Hadi Matar. L'attaquant, peut-être attiré par la prime de 3 millions de dollars contre la tête de Salman Rushdie depuis qu'il est visé par une fatwa, a plaidé non coupable après son arrestation... Quant au romancier, il a pu réussir à dire quelques mots et même à blaguer un peu selon de premiers témoignages de proches. Mais il pourrait perdre un oeil et son foie a été durement touché lors de l'attaque.
L'amitié entre Mylène Farmer et Salman Rushdie n'est pas connue de tous. Le JDD revient sur cette rencontre entre deux artistes pas franchement du même univers. Cela remonte aux années 1990, dans une galerie d'art londonienne. "Mylène est une amie. Ses textes, entre mélancolie et sensualité, souffrance et abandon, m'émeuvent. Sa voix, moitié de ce monde, moitié d'ailleurs, est étonnante, c'est la voix d'un ange déchu. Mylène, c'est l'une des plus belles femmes que j'aie jamais rencontrées", disait le romancier en 1999 au magazine Vogue. Une belle amitié qui fait que l'interprète de Sans contrefaçon, Libertine, XXL ou encore Les Mots se retrouvera même invitée au mariage de l'auteur avec Padma Lakshmi en 2004.
La chanteuse n'est pas la seule personnalité choquée par la terrible agression vécue par Salman Rushdie, menacé de mort depuis les années 1980. L'actrice Isabelle Adjani a également réagi, elle qui avait pris le risque de lire un extrait des Versets sataniques sur la scène des César, en 1989, alors qu'une fatwa avait été lancée contre le romancier...