Il ne pouvait pas y échapper. Venu faire la promotion de son livre Promenades (éditions Herscher), Nicolas Sarkozy n'a pas évité le sujet médiatique du moment : le "presque candidat" Eric Zemmour. Alors qu'il s'exprime avec éloquence sur les idées de culture et la civilisation, sur sa femme Carla Bruni, ou même ses ennuis judiciaires avec le verdict de l'affaire Bygmalion, il devient plus nerveux quand on s'approche de celles du polémiste.
"Il y a des choses qui m'ont fait bondir. Pour moi, Eric Zemmour n'est pas la cause du vide. Il en est le symptôme. Le vide permet aux excès et aux extrêmes de prendre toute la place," explique Nicolas Sarkozy à Laurence Ferrari sur Europe 1/CNews. L'ancien président ne veut pas faire de déclaration partisane, ne s'exprime pas sur les différentes personnalités en lice pour les présidentielles dans le camp républicain, mais il ne peut pas ne pas réagir sur la montée en puissance de l'éditorialiste du Figaro.
Le lendemain, Emmanuel Macron a déclaré, sans le nommer, à quel point il se distinguait de la pensée d'Eric Zemmour. Au sein de la prestigieuse bibliothèque nationale de France, il a dit : "Nous nous posons souvent dans le débat politique la question de notre identité. Mais notre identité ne s'est jamais bâtie ni sur le rétrécissement, ni à des prénoms ni à des formes de crispation. Notre pays, notre nation a été bâtie par deux institutions, l'Etat et la langue. Une langue dont l'épicentre aujourd'hui n'est plus sur ces rives de la Seine mais dans doute bien davantage vers le bassin du fleuve Congo."
Eric Zemmour laisse planer le doute sur sa candidature à l'élection présidentielle 2022, mais il prend néanmoins des mesures qui alimentent les spéculations. Le Parisien annonce dans son édition du 29 septembre 2021 que le polémiste a trouvé des "vastes locaux de campagne". Le polémiste privé d'antenne sur CNews a choisi un cadre très chic : dans un immeuble dans le 8e arrondissement. De plus, les sondages ne cessent de gonfler son égo, avec 13 à 14% des intentions de vote au premier tour, le mettant au même niveau que les candidats LR.