Suite et fin de l'affaire Novak Djokovic. Après dix jours de tergiversation, le gouvernement australien s'est finalement prononcé sur la présence du numéro 1 mondial sur son territoire : il doit finalement quitter le pays et il ne participera donc pas à l'Open d'Australie qui débute lundi. Le Serbe de 34 ans avait intenté un recours pour contester son expulsion, en vain.
"Je suis extrêmement déçu", a réagi Novak Djokovic dans un communiqué. "Je respecte la décision de la Cour et je coopérerai avec les autorités compétentes concernant mon départ du pays", ajouté le mari de Jelena. "Je vais maintenant prendre du temps pour me reposer et récupérer", a encore souligné le joueur, dont la carrière pourrait pâtir lourdement de ce revers. "Cela me met mal à l'aise que l'attention ait autant été portée sur moi ces dernières semaines, et j'espère que nous pouvons désormais tous nous focaliser sur le jeu et le tournoi que j'aime."
Autorisé à quitter le centre de rétention où il avait été placé samedi et où il avait passé plusieurs nuits après son arrivée mouvementée à Melbourne, Djokovic avait suivi l'audience en ligne, qui a duré quatre heures, depuis les bureaux de ses avocats à Melbourne. Devant la Cour, ses avocats avaient qualifié le placement en rétention de leur client et sa possible expulsion d'"illogiques", "irrationnelles" et "déraisonnables". Sans convaincre les trois juges de la Cour fédérale qui ont rejeté le recours à l'unanimité, sans possibilité d'appel.
Dans ses conclusions déposées samedi devant cette même Cour, le ministre de l'Immigration Alex Hawke avait soutenu que la présence de Djokovic dans le pays était "susceptible de représenter un risque sanitaire". Selon lui, elle encourageait "le sentiment anti-vaccination" et pouvait dissuader les Australiens de se faire injecter leurs doses de rappel, alors que le variant Omicron se répand à grande vitesse dans le pays.
Pour rappel, Novak Djokovic avait été bloqué à son arrivée en Australie le 5 janvier et placé une première fois en rétention administrative. Le joueur, qui a contracté le Covid-19 en décembre, espérait bénéficier d'une exemption pour entrer dans le pays sans être vacciné, mais les autorités n'avaient pas accepté cette explication. Le gouvernement australien avait subi un humiliant revers le 10 janvier quand un juge avait bloqué l'expulsion de Djokovic, rétabli son visa et ordonné sa libération immédiate. Mais le ministre de l'Immigration avait contre-attaqué vendredi et annulé son visa pour la deuxième fois en vertu de ses pouvoirs discrétionnaires, invoquant "des raisons sanitaires et d'ordre public".