Gymnase François-Mitterrand de Mont-de-Marsan, samedi 25 mars. Sous la grisaille landaise d'un après-midi où le temps était raccord avec l'ambiance, plus de 2000 personnes se sont réunies pour un ultime adieu à Henri Emmanuelli, frondeur historique du PS décédé mardi à l'âge de 71 ans.
De nombreux politiques ont fait le déplacement pour rendre un dernier hommage à celui qui "voulait une société plus juste, où l'égalité serait réelle". Des mots que l'on doit à François Hollande. Le président français, entre deux déplacements (Rome et l'Asie du sud-est), était au premier rang, face au cercueil de l'ancien président de l'Assemblée Nationale. Non loin, Benoît Hamon, très ému, a pu compter sur le soutien du premier ministre Bernard Cazeneuve. Meurtri par la mort de son ami, le candidat à la présidentielle n'a pas caché sa tristesse au moment de monter au pupitre face à une assistance silencieuse, saluant "un personnage à la fois entier et d'une immense tendresse". "Il savait transmettre. Ce n'est pas courant. A la fois pour un homme, et pour un homme politique", a déclaré Benoît Hamon.
Si les hommes politiques ont évidemment aimanté les regards lors de cette cérémonie, la famille entame son deuil dans un drôle de climat. Antonia Emmanuelli (sa femme), Laetitia (sa fille) et Antoine (son fils), qui étaient présents à l'hommage public, se sont ensuite retrouvés en l'église de la Madeleine, où les plus proches du défunt se sont retrouvés pour un dernier adieu. Pendant ce temps-là, les observateurs étaient déjà en train d'analyser ces obsèques qui, en coulisses, ont souligné les fractures d'un parti divisé, entre les soutiens d'Emmanuel Macron (comme Stéphane Le Foll) et ceux de Benoît Hamon qui continuent à se regarder en chiens de faïence.