Flic un jour, flic toujours. Olivier Marchal a quitté la profession, mais elle a marqué son âme et se lit à travers sa carrière artistique de réalisateur, scénariste et acteur. En interview pour le magazine Entre luxe & prestige, il se confie sur son parcours passionnant, de ses débuts dans la police à sa nouvelle série policière d'anticipation, Section Zero. Comme à son habitude, c'est avec une franchise nourrie de colère qu'il se livre, y compris sur son couple.
Lorsqu'on l'interroge sur l'importance de la famille et de l'amitié dans son travail, il en explique l'importance en révélant être séparé de son épouse, la mère de leurs quatre enfants, Catherine Marchal : "Catherine est une super comédienne [il l'a dirigée récemment dans le téléfilm Borderline]. Même si nous sommes séparés aujourd'hui, nous nous sommes construits ensemble et sommes amis. Elle est la première à lire mes scénarios... Il est important d'avoir quelqu'un à ses côtés qui vous dise la vérité."
Déjà dans Paris Match, lors d'une interview croisée avec Catherine Marchal, des allusions à la situation de leur couple étaient émises : "Nous avons une maison ensemble. Nous partons en vacances ensemble, et, encore plus qu'avant, nous travaillons ensemble. Nos enfants sont élevés par leurs deux parents. Notre relation est unique, notre couple existe, et le reste appartient au domaine privé."
J'ai peur de ce que nous allons laisser à nos enfants.
Une séparation, mais une famille soudée, donc. On ne met pas fin à des années d'amour, de collaboration, et au fait d'avoir élevé quatre enfants - Léa, née en 1995, Zoé (comédienne en herbe), en 1998, Ninon, en 2006, et Basile, en 2010 -, mais on apprend à vivre autrement. L'intègre Olivier Marchal sait en tout cas qu'il faut profiter des siens, car sa vision du futur n'est pas franchement réjouissante. Dans sa nouvelle série Section Zero, il a mis ce qu'il imagine du monde dans vingt ans : "J'ai mis dans ce film toute la violence et la tristesse que je ressentais en moi de voir notre société se désagréger, de voir les agissements des politiques... Car j'ai peur de l'avenir, j'ai peur de ce que nous allons laisser à nos enfants." Sa progéniture, il l'encourage à quitter la France, las de voir ceux qui réussissent se faire "pilonner de partout" : "Gagner du fric en France, c'est avoir honte d'avoir réussi... Il n'y a plus aucune émulation."
Au cours de son entretien, on apprendra aussi plus de choses sur son arrivée dans le monde du spectacle après avoir passé plusieurs épreuves dans la police. Il a travaillé "à la criminelle", qu'il décrit comme "la pire affection qui soit" : "Je ne m'en cache pas, j'ai un problème avec la mort et les cadavres." Il réussit à se faire recruter dans la brigade anti-terroriste, où il s'épanouit professionnellement et amicalement, mais pas dans sa vie conjugale : "Ce mode de vie entraîna aussi mon divorce." Le goût de la comédie a toujours été en lui, et c'est Michèle Laroque, qu'il a croisée au théâtre, qui lui dira de prendre des cours et d'essayer d'être comédien pour ne pas regretter. Les débuts sont difficiles, il découvre un milieu ultra-fermé et, après avoir été escroqué par une productrice qui ne l'a pas payé, il arrête et réintègre la police : "J'ai fait une dépression." Après la naissance de sa première fille, il se rebooste et finit par croiser Yves Rénier, qui cherchait un auteur pour sa série Commissaire Moulin. Puis viendra 36, quai des orfèvres avec Daniel Auteuil et Gérard Depardieu. Il clame aujourd'hui ne pas aimer son film, mais il doit bien avouer qu'il a changé le cours de sa carrière.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Entre luxe & Prestige, des mois de décembre, janvier et février 2016