Acteur éminemment brillant et médiatique du paysage français du droit, homme complexe et impénétrable, Me Olivier Metzner s'est donné la mort dimanche 17 mars près de son île privée de Boëdic, dans le golfe du Morbihan, à l'âge de 63 ans. Un suicide par noyade, confirmé par l'autopsie pratiquée, qui en disait long sur sa volonté de ne faire plus qu'un avec la mer.
Une volonté ultime qui a été honorée samedi 23 mars, lorsque ses cendres ont été dispersées en mer lors d'une cérémonie à sa mémoire, selon une information du quotidien Ouest-France confirmée par la gendarmerie et relayée par l'AFP. "Plusieurs dizaines de personnes", mais aucun ténor du barreau - ses associés et collaborateurs de son cabinet seulement -, et des membres de sa famille, étaient présentes sur l'île de Boëdic pour cet adieu.
Loin de sa virtuosité dans l'étude minutieuse des procédures et des grands dossiers qui ont attiré son nom sous la lumière des projecteurs (défendant des clients tels que Jérôme Kerviel lors de son premier procès, Bertrand Cantat, Françoise Bettencourt-Meyers dans la très médiatique affaire Bettencourt, ou encore l'ex-dictateur panaméen Manuel Noriega), Olivier Metzner, un "marin dans l'âme" selon le témoignage du maire de la commune de Sené dont dépend l'île de Boëdic que l'avocat avait acquise en 2010, est enfin réuni dans la mort avec cette mer dont le manque tragique pesait sur sa vie, comme le signalait, déjà, une interview de 1997 au Parisien retrouvée à l'occasion de sa disparition : "Il pleurait comme un bébé en s'excusant, se souvient le journaliste Denis Robert. Il nous a alors expliqué qu'il avait raté sa vie. Son vrai bonheur eut été d'être marin et de partir en mer. Le boulot d'avocat le minait."
En novembre dernier, Olivier Metzner déclarait au Figaro, énigmatique : "J'ai un autre projet, je vais encore plus retrouver la mer." Il avait préparé son épitaphe.