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Pas facile de revenir au cinéma après le succès phénoménal d'Intouchables, et en plus avec les mêmes réalisateurs, Olivier Nakache et Eric Toledano. Omar Sy s'apprête à réussir son retour, avec la comédie dramatique Samba. Le titre est festif, mais l'histoire ne l'est pas puisqu'il s'agit du parcours d'un sans-papiers sénégalais qui rencontre une jeune cadre se remettant d'un burn-out. L'acteur césarisé retrouve un premier rôle en France après l'expérience X-Men (et prochainement Jurassic World), pour son duo de cinéastes fétiches. Ensemble, ils ont conquis la France. Aujourd'hui l'une des personnalités préférées des Français, Omar Sy offre son regard lucide et sage sur sa vie, sa famille et la société française, en interview pour Le Nouvel Observateur.
Omar Sy ne va pas mentir sur sa situation sociale actuelle, au beau fixe. Avec son carton au box-office, il peut être tranquille et avoue s'être embourgeoisé : "Complètement ! Et je le vis comme une réussite ! Je n'ai cherché qu'à avancer dans la vie. Mon père disait : 'Il faut que tu sois mieux que moi et que tes enfants soient mieux que toi.' On travaille tous pour un meilleur futur. En réussissant, je rends fiers mes parents et leur dis que leurs sacrifices n'ont pas servi à rien."
Installé à Los Angeles avec sa femme Hélène (ils sont mariés depuis seize ans) et leurs quatre enfants (de 5 à 13 ans), il ne dira pas qu'il n'a pas la belle vie dans la Cité des anges. En Amérique, il a pu se mettre à l'abri, ne pas se perdre. Car en France, le spectre de la récupération planait et il ne pouvait plus rien faire, ne serait-ce que sortir dans la rue tout simplement, sans être l'objet de toutes les attentions. Ses enfants commençaient à être dépossédés de leur identité : "Je venais envahir leur espace, l'école, cet endroit où ils doivent s'épanouir." A Los Angeles, les acteurs sont légion, il passe inaperçu même au guidon de sa moto, une Harley-Davidson.
Omar Sy est une star, l'admet et se ravit de pouvoir réunir dans sa maison à Saint-Rémy-de-Provence tout son clan. Mais pas question pour lui d'oublier d'où il vient et d'où vient sa famille. Son père, Demba, âgé de 80 ans, travaillait à la chaîne : "C'est un peu le père Fouras, mon père, il parlait par énigmes. (...) En fait, il voulait qu'on le laisse tranquille, il était fatigué, le pauvre." Omar Sy aura eu la chance de ne pas connaître de métiers épuisants, commençant très vite après le lycée sa carrière dans l'humour et l'animation. Pour préparer son rôle dans Samba, il est alors retourné voir des oncles qui s'étaient réfugiés en France pour fuir les combats entre la Mauritanie, le pays d'origine de sa mère, et le Sénégal, d'où vient son père : "Moi, je suis né français, je n'ai aucun complexe dans mon pays, souligne Omar. Jeune, je marchais dans la rue en regardant tout le monde dans les yeux, je bombais le torse. Un sans-papiers, lui, baisse les yeux, rentre les épaules."
Figure de l'Hexagone qui a touché tant de Français, Omar Sy ne veut pas être un porte-drapeau : "Quand j'étais jeune, j'ai entendu trop de gens s'exprimer à notre place sans rien savoir de notre vie pour le faire à mon tour", explique simplement l'ami du très engagé Jamel Debbouze. Au lieu de parler de politique, il préfèrera parler de sa maman, qui joue dans son film Samba. Ne cherchez pas son visage, elle est une voix au téléphone. Ils sont très proches : "J'ai une relation assez fusionnelle avec ma mère. Je comprends très bien cette femme. (...) Il y avait tellement de monde chez nous, alors j'étais tout le temps à lui dire : Tu as besoin de quelque chose ? Je suis devenu un petit fayot et ça a marché."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur du 2 octobre
Samba, en salles le 15 octobre.
Omar Sy ne va pas mentir sur sa situation sociale actuelle, au beau fixe. Avec son carton au box-office, il peut être tranquille et avoue s'être embourgeoisé : "Complètement ! Et je le vis comme une réussite ! Je n'ai cherché qu'à avancer dans la vie. Mon père disait : 'Il faut que tu sois mieux que moi et que tes enfants soient mieux que toi.' On travaille tous pour un meilleur futur. En réussissant, je rends fiers mes parents et leur dis que leurs sacrifices n'ont pas servi à rien."
Installé à Los Angeles avec sa femme Hélène (ils sont mariés depuis seize ans) et leurs quatre enfants (de 5 à 13 ans), il ne dira pas qu'il n'a pas la belle vie dans la Cité des anges. En Amérique, il a pu se mettre à l'abri, ne pas se perdre. Car en France, le spectre de la récupération planait et il ne pouvait plus rien faire, ne serait-ce que sortir dans la rue tout simplement, sans être l'objet de toutes les attentions. Ses enfants commençaient à être dépossédés de leur identité : "Je venais envahir leur espace, l'école, cet endroit où ils doivent s'épanouir." A Los Angeles, les acteurs sont légion, il passe inaperçu même au guidon de sa moto, une Harley-Davidson.
Omar Sy est une star, l'admet et se ravit de pouvoir réunir dans sa maison à Saint-Rémy-de-Provence tout son clan. Mais pas question pour lui d'oublier d'où il vient et d'où vient sa famille. Son père, Demba, âgé de 80 ans, travaillait à la chaîne : "C'est un peu le père Fouras, mon père, il parlait par énigmes. (...) En fait, il voulait qu'on le laisse tranquille, il était fatigué, le pauvre." Omar Sy aura eu la chance de ne pas connaître de métiers épuisants, commençant très vite après le lycée sa carrière dans l'humour et l'animation. Pour préparer son rôle dans Samba, il est alors retourné voir des oncles qui s'étaient réfugiés en France pour fuir les combats entre la Mauritanie, le pays d'origine de sa mère, et le Sénégal, d'où vient son père : "Moi, je suis né français, je n'ai aucun complexe dans mon pays, souligne Omar. Jeune, je marchais dans la rue en regardant tout le monde dans les yeux, je bombais le torse. Un sans-papiers, lui, baisse les yeux, rentre les épaules."
Figure de l'Hexagone qui a touché tant de Français, Omar Sy ne veut pas être un porte-drapeau : "Quand j'étais jeune, j'ai entendu trop de gens s'exprimer à notre place sans rien savoir de notre vie pour le faire à mon tour", explique simplement l'ami du très engagé Jamel Debbouze. Au lieu de parler de politique, il préfèrera parler de sa maman, qui joue dans son film Samba. Ne cherchez pas son visage, elle est une voix au téléphone. Ils sont très proches : "J'ai une relation assez fusionnelle avec ma mère. Je comprends très bien cette femme. (...) Il y avait tellement de monde chez nous, alors j'étais tout le temps à lui dire : Tu as besoin de quelque chose ? Je suis devenu un petit fayot et ça a marché."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur du 2 octobre
Samba, en salles le 15 octobre.