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Ce n'est pas Jamel Debbouze l'humoriste, mais l'homme engagé qui répond aux questions de Thomas Sotto sur Europe 1 ce 13 novembre. Après les explications qu'il a poliment réclamées à Alain Delon - lequel a affirmé "comprendre" et "pousser" la montée du Front national - et sa vanne devant un poster du héros de Plein soleil ("Il est beau Jean-Marie Le Pen. Il avait la classe, quand il était jeune"), la star de 38 ans précise sa pensée sur la polémique et sur le contexte dans lequel elle se déroule. L'acteur français est sollicité pour un entretien dans le cadre de la sortie du film La Marche mais surtout pour réagir sur la "une" très choquante de la revue Minute, qui met en scène la ministre de la Justice Christiane Taubira avec pour titre : "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane."
À peine Jamel Debbouze démarre-t-il son interview qu'il est déjà questionné sur son ressenti face à la couverture de Minute : "Ça me conforte dans l'idée que j'ai que ce sont des débiles mentaux. Ça ne mérite pas qu'on en parle." Certes, mais il est bien obligé de le faire, ne pouvant pas se taire face à cette couverture honteuse, et il le clame haut et fort : "Je sais que la France n'est absolument pas raciste. Évidemment, il y a du racisme en France, mais il y a quand même une vraie nuance. [...] Je fais le tour de la France pour mon spectacle, bon là, on est à l'aube des élections municipales et tout le monde s'énerve, tout le monde sort l'artillerie lourde."
Persuadé que les choses s'atténueront quand les médias auront décidé de parler d'autre chose ("car c'est quand même un peu eux qui filent le bâton", dit-il), il ne veut pas accorder de l'importance à ce journal, ni à "Jean-'Marine' Le Pen", convaincu que cela ne peut que leur rendre service. C'est pour cela que Jamel Debbouze ne soutient pas l'idée d'une censure de Minute ("il faut qu'on voie que ce sont des cons"). Une enquête préliminaire pour injure publique à caractère racial a été ouverte ce 13 novembre. Jamel comprend que le gouvernement ait mis du temps à réagir lorsque sa ministre a été la cible d'attaques racistes : "Ils se sont peut-être dit la même chose que moi : 'On va pas polémiquer, on va pas parler de cette débile mentale'." La priorité pour la star est de s'attaquer d'abord et avant tout au chômage : "Je suis convaincu qu'un raciste, pour 750 euros, il change d'avis ! [rires]" Plus sérieusement, il s'adresse à ceux qui ont dû mal à vivre décemment : "La solution n'est pas dans les extrêmes. [...] L'immigration rapporte de l'argent à la France."
Jamel Debbouze, fils d'immigrés, répond aux questions sur ce sujet, mais que les choses soient bien claires : il est français, né en France et n'a en aucun cas à se justifier sur sa nationalité. De plus, s'il sait qu'il est "l'Arabe le mieux loti de France", il est conscient de ce qu'il se passe dans son pays : "Je sais que ces inégalités et ces injustices-là sont alimentées par une certaine presse qui veut vendre son papier ou pour faire de l'audience." La "flippe" est un argument de vente terrible. Un seul mot pour lui : "Calmos. [...] La France, il faut qu'elle fasse connaissance avec elle-même et les choses s'atténueront." Ce discours fait écho aux discussions qu'il a pu avoir avec le journaliste Slimane Zeghidour de TV5 avec qui il refait parfois le monde d'ailleurs, comme on pouvait le lire dans le magazine M : "Jamel arrive à la conclusion qu'il ne faut pas réagir. Qu'il faut attendre que le racisme anti-arabe soit déshonoré de lui-même. L'alchimie intégratoire fait son travail. Il faut laisser faire l'histoire."
Arrivent enfin les questions sur le film qu'il est venu défendre, La Marche. Là encore, Jamel Debbouze clarifie les choses : ce n'est pas la marche des Beurs, comme les médias l'ont surnommée il y a trente ans, mais la marche pour l'égalité et contre le racisme. Le jeune homme d'origine maghrébine qui l'a initiée en 1983 l'a fait pour lutter contre le racisme, et non pour défendre une communauté plus qu'une autre, affirme-t-il. Par ailleurs, l'humoriste refuse l'idée que cette marche n'ait servi à rien, rappelant qu'il y a trente ans, des immigrés étaient tués en France : "On meurt un peu moins. C'est pas mal déjà, comme avancée !"
Le mot de la fin, ce n'est pas Thomas Sotto qui l'aura, mais le roi de la vanne qu'est Jamel. Repris par le journaliste qui lui précise qu'il se prénomme Thomas et non Dominique comme il l'a appelé durant l'entretien, le héros d'Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre glisse avec humour : "Un conseil, la prochaine fois, tu passes pas par ma meuf [Mélissa Theuriau, mère de ses enfants Lila et Léon] pour avoir une interview. Oublie son numéro. Salut Dominique ! [rires]"
"La Marche", en salles le 27 novembre
À peine Jamel Debbouze démarre-t-il son interview qu'il est déjà questionné sur son ressenti face à la couverture de Minute : "Ça me conforte dans l'idée que j'ai que ce sont des débiles mentaux. Ça ne mérite pas qu'on en parle." Certes, mais il est bien obligé de le faire, ne pouvant pas se taire face à cette couverture honteuse, et il le clame haut et fort : "Je sais que la France n'est absolument pas raciste. Évidemment, il y a du racisme en France, mais il y a quand même une vraie nuance. [...] Je fais le tour de la France pour mon spectacle, bon là, on est à l'aube des élections municipales et tout le monde s'énerve, tout le monde sort l'artillerie lourde."
Persuadé que les choses s'atténueront quand les médias auront décidé de parler d'autre chose ("car c'est quand même un peu eux qui filent le bâton", dit-il), il ne veut pas accorder de l'importance à ce journal, ni à "Jean-'Marine' Le Pen", convaincu que cela ne peut que leur rendre service. C'est pour cela que Jamel Debbouze ne soutient pas l'idée d'une censure de Minute ("il faut qu'on voie que ce sont des cons"). Une enquête préliminaire pour injure publique à caractère racial a été ouverte ce 13 novembre. Jamel comprend que le gouvernement ait mis du temps à réagir lorsque sa ministre a été la cible d'attaques racistes : "Ils se sont peut-être dit la même chose que moi : 'On va pas polémiquer, on va pas parler de cette débile mentale'." La priorité pour la star est de s'attaquer d'abord et avant tout au chômage : "Je suis convaincu qu'un raciste, pour 750 euros, il change d'avis ! [rires]" Plus sérieusement, il s'adresse à ceux qui ont dû mal à vivre décemment : "La solution n'est pas dans les extrêmes. [...] L'immigration rapporte de l'argent à la France."
Jamel Debbouze, fils d'immigrés, répond aux questions sur ce sujet, mais que les choses soient bien claires : il est français, né en France et n'a en aucun cas à se justifier sur sa nationalité. De plus, s'il sait qu'il est "l'Arabe le mieux loti de France", il est conscient de ce qu'il se passe dans son pays : "Je sais que ces inégalités et ces injustices-là sont alimentées par une certaine presse qui veut vendre son papier ou pour faire de l'audience." La "flippe" est un argument de vente terrible. Un seul mot pour lui : "Calmos. [...] La France, il faut qu'elle fasse connaissance avec elle-même et les choses s'atténueront." Ce discours fait écho aux discussions qu'il a pu avoir avec le journaliste Slimane Zeghidour de TV5 avec qui il refait parfois le monde d'ailleurs, comme on pouvait le lire dans le magazine M : "Jamel arrive à la conclusion qu'il ne faut pas réagir. Qu'il faut attendre que le racisme anti-arabe soit déshonoré de lui-même. L'alchimie intégratoire fait son travail. Il faut laisser faire l'histoire."
Arrivent enfin les questions sur le film qu'il est venu défendre, La Marche. Là encore, Jamel Debbouze clarifie les choses : ce n'est pas la marche des Beurs, comme les médias l'ont surnommée il y a trente ans, mais la marche pour l'égalité et contre le racisme. Le jeune homme d'origine maghrébine qui l'a initiée en 1983 l'a fait pour lutter contre le racisme, et non pour défendre une communauté plus qu'une autre, affirme-t-il. Par ailleurs, l'humoriste refuse l'idée que cette marche n'ait servi à rien, rappelant qu'il y a trente ans, des immigrés étaient tués en France : "On meurt un peu moins. C'est pas mal déjà, comme avancée !"
Le mot de la fin, ce n'est pas Thomas Sotto qui l'aura, mais le roi de la vanne qu'est Jamel. Repris par le journaliste qui lui précise qu'il se prénomme Thomas et non Dominique comme il l'a appelé durant l'entretien, le héros d'Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre glisse avec humour : "Un conseil, la prochaine fois, tu passes pas par ma meuf [Mélissa Theuriau, mère de ses enfants Lila et Léon] pour avoir une interview. Oublie son numéro. Salut Dominique ! [rires]"
"La Marche", en salles le 27 novembre