Se pencher plus en profondeur sur l'islamisme radical et ses dangers allait sans aucun doute faire beaucoup réagir, voire plus. Et c'est ce qu'il s'est effectivement passé.
Dimanche 23 janvier 2022, Ophélie Meunier présentait un nouveau numéro inédit de Zone Interdite (M6) sur cette thématique, quelques mois après avoir donné naissance à son deuxième enfant, une petite fille prénommée Valentine. Un reportage se focalisant sur la ville de Roubaix, en pleine campagne présidentielle. Ophélie Meunier et un jeune homme originaire de la ville, Amine Elbahi, témoin dans l'émission, ont reçu des menaces, contraignant les autorités à les placer sous la protection du SDLP (service de la protection spécifiquement chargé de protéger les personnalités), comme l'a rapporté une source policière à l'AFP.
Samedi 29 janvier 2022, Gérald Darmanin a réagi à ce sujet sur Twitter. "J'ai donné instruction qu'à chaque fois qu'un journaliste fait l'objet de menaces caractérisées, il bénéficie d'une protection policière", a fait savoir le ministre de l'Intérieur. M6 a de son côté fait savoir qu'elle préférait "ne faire aucun commentaire pour l'instant".
"Ce que j'ai dit dérange. Je dois avoir visé juste au regard des menaces", a déclaré à l'AFP Amine Elbahi. Le jeune homme raconte dans le reportage avoir alerté la préfecture du Nord fin 2020 sur une association de la ville, "Ambitions et initiatives pour la réussite" (AAIR). Il la suspectait de dispenser des "cours coraniques" sous couvert de soutien scolaire, en bénéficiant de subventions publiques, notamment municipales. En arrière-plan, des soupçons de clientélisme à l'encontre du maire DVD, Guillaume Delbar.
Le jeune homme a déposé plainte vendredi après avoir reçu de nombreuses menaces sur les réseaux sociaux, par SMS ou sur WhatsApp, ainsi que des enregistrements vocaux "constatés par huissier", selon son avocat, Me Jean Tamalet. Amine Elbahi est notamment qualifié de "kouffar" (mécréant en arabe, ndlr) et "on lui dit qu'il va être décapité", précise l'avocat à l'AFP. Se disant victime d'un "déferlement de haines et de menaces", le maire Guillaume Delbar a annoncé son intention de porte plainte lui aussi.
L'alerte d'Amine Elbahi avait abouti à une enquête de la préfecture, qui explique avoir constaté que "des cours d'arabe à caractère cultuel" étaient effectivement dispensés, puis fait un signalement au parquet. Guillaume Delbar, ainsi que trois membres de l'association sont convoqués mardi devant le tribunal correctionnel de Lille, le premier pour détournement de fonds "par négligence", les autres pour "abus de confiance". Une date fixée bien avant la diffusion du reportage.
Ce procès pourrait cependant être renvoyé : deux avocats ont réclamé du temps pour étudier le dossier. Et Guillaume Delbar, ainsi que son conseil, étaient positifs au Covid en fin de semaine.
Suite à l'annonce du placement sous protection policière d'Ophélie Meunier, Aurore Bergé, député LREM des Yvelines, a apporté son soutien à la journaliste de 34 ans de M6. "Aucune intimidation ne saurait remettre en cause la liberté de montrer, de dire et d'informer. Notre mobilisation pour lutter contre l'islamisme est totale. Ne rien laisser passer. Affronter le réel et le changer. Soutien @ophmeunier", a écrit la députée en réponse à un commentaire sur Twitter.
"Soutien total à @ophmeunier menacée et placée sous protection après la courageuse enquête de Zone interdite sur l'islamisme #M6", a réagi de son côté Valérie Pécresse, candidate Les Républicains à la présidentielle 2022.
"Tout mon soutien à Ophélie Meunier placée sous protection policière. Son tort ? Avoir fait son métier avec professionnalisme. L'islamisme menace notre mode de vie et notre démocratie. @GDarmanin qu'attendez-vous pour agir ?", a commenté Eric Ciotti, battu en décembre dernier par Valérie Pécresse lors de la primaire LR.
"Ophélie Meunier est en danger de mort : voilà ce qui arrive quand on montre aux Français l'islamisation de notre pays. Des millions de patriotes la remercient pour son courage. #ZoneInterdite", a écrit Eric Zemmour sur Twitter.
Depuis son placement sous protection policière, Ophélie Meunier ne s'est pas exprimée...