Lundi 19 août, Oscar Pistorius s'est présenté devant la justice sud-africaine. Le champion handisport, accusé du meurtre de sa petite amie, est arrivé à 9h30 au tribunal de Pretoria. Le juge Desmond Nair lui a notifié la date de son procès et l'ensemble des charges retenues contre lui.
Perpétuité
C'est une date symbolique et macabre : ce 19 août, Reeva Steenkamp, morte sous les coups de feu de son compagnon Oscar Pistorius, aurait eu 30 ans. Le jeune top model, promis à un brillant avenir, est décédé dans la nuit du 14 février 2013, jour de la Saint-Valentin, dans la salle de bain de son amoureux. Celui qui est entré dans l'histoire du sport, comme le premier athlète handisport à s'aligner dans les épreuves d'athlétisme des valides des Jeux olympiques de Londres, devra répondre de ses actes lors d'un procès, forcément très médiatique, qui se tiendra à Pretoria du 3 au 20 mars 2014. Le juge Desmond Nair a ensuite tendu l'acte d'accusation à Oscar Pistorius. Selon LeMonde.fr, les charges retenues contre l'ancien héros national sont le meurtre avec préméditation et le port illégal d'armes. Pistorius encourt la prison à perpétuité.
Lors de son arrivée dans la salle d'audience, Oscar Pistorius, en costume et cravate sombres, a pris les main de son frère Carl et de sa soeur Aimee, tournant le dos aux caméras, pour réciter une prière. Les journalistes présents dans la salle ont remarqué des larmes qui coulaient alors sur ses joues.
"J'ai ressenti une peur terrible... J'ai tiré"
Depuis le meurtre de sa compagne, Oscar Pistorius est libre mais soumis à un strict contrôle judiciaire. Le multiple médaillé paralympique, ancien ambassadeur du parfum masculin de Thierry Mugler, n'a jamais nié avoir tiré sur sa compagne. Mais le jeune homme de 26 ans et ses avocats, parmi les meilleurs d'Afrique du Sud, soutiennent la thèse de l'accident : Pistorius aurait paniqué, croyant à la présence de cambrioleurs dans sa maison, et ouvert le feu pour se défendre. "J'ai ressenti une peur terrible... J'ai tiré", avait déclaré l'athlète, lors d'une audience préliminaire. L'accusation, elle, défend une thèse bien différente : les coups de feu auraient retenti après une altercation du jeune couple, amoureux depuis cinq mois. Les parents de la victime, qui ont porté plainte au civil pour obtenir des dommages et intérêts, ont témoigné dans la presse des violentes disputes qui émaillaient la vie du couple. La personnalité de Pistorius, décrit par certains comme violent et fasciné par les armes à feu, devrait être décryptée durant ce procès.
La tâche du juge s'annonce pour le moins difficile. En l'absence de témoins, il ne pourra s'appuyer que sur les analyses scientifiques, balistiques et celles des téléphones portables de Pistorius et de sa victime pour déterminer les circonstances exactes de la tragédie.