Le champion handisport Oscar Pistorius, accusé du meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp, a repris l'entraînement cette semaine sur une piste de l'université de Petroria, en Afrique du Sud. S'il n'est pas question pour lui de refaire de la compétition, son entourage lui a "conseillé de passer quelques heures par semaine sur la piste pour l'aider à trouver l'équilibre mental et émotionnel nécessaire pour surmonter son traumatisme et se préparer au procès", a annoncé sa famille dans un communiqué de presse. Le 19 août, le médaillé paralympique est attendu au tribunal. Le 19 août, Reeva Steenkamp aurait eu 30 ans si elle n'avait été tuée par plusieurs balles tirées par Oscar Pistorius le soir de la Saint-Valentin.
En Afrique du Sud, les parents de la victime, June et Barry Steenkamp, n'ont pas attendu le verdict pour déposer plainte au civil afin d'obtenir des dommages et intérêts de la part du richissime Pistorius. Cette plainte est très critiquée dans la presse sud-africaine qui accuse les parents de Reeva de vouloir se faire de l'argent sur le dos de leur fille décédée. Le couple, qui avait déjà fait part de sa détresse dans la presse, a donc accordé une interview au Daily Mail pour s'expliquer. June et Barry Steenkamp révèlent leur situation financière dramatique.
Avec la crise, Barry Steenkamp a été contraint de vendre sa maison et son élevage de chevaux ; et June, de prendre un emploi de serveuse. Depuis quelques années, Reeva Steenkamp subvenait aux besoins de ses parents avec ses cachets de mannequin. La veille de sa mort, elle leur avait promis de leur payer l'accès au câble pour qu'il puisse la regarder dans l'émission de télé-réalité d'aventure Tropika, Island of Treasure à laquelle elle venait de participer. "Nos coeurs sont brisés, mais nous n'avons d'autre choix que de porter plainte, explique June Steenkamp dans cette interview. Pistorius nous a placés dans cette situation. On se bat financièrement et Reeva nous aidait. La nuit de sa mort, alors qu'elle était sur le chemin de la maison d'Oscar, elle me disait qu'elle m'enverrait l'argent pour la facture du câble. J'étais inquiète à l'idée de louper son premier passage télé. Elle m'a dit de ne pas m'en faire, qu'elle m'enverrait l'argent le lendemain matin. Elle nous aidait régulièrement pour nos factures et pour la nourriture." Barry Steenkamp, 69 ans, se masque le visage et pleure : "Je sais que tout le monde ne comprend pas notre démarche [la plainte au civil, NDLR]. Je me sens mal et un peu coupable quand ces gens nous critiquent. Cela fait tellement de mal à ma famille."
Depuis la mort de leur fille, June et Barry Steenkamp - qui ont chacun eu un enfant d'un précédent mariage - s'interdisent de regarder les informations. Ils n'ont pas eu la force d'identifier le corps - un ami s'en est chargé à leur place - et se disent hantés par le visage de cire de leur fille lors des obsèques. Il n'ont pas voulu assister aux audiences d'Oscar Pistorius à l'issue desquelles il a obtenu sa libération sous caution. Les parents de Reeva Steenkamp ne pensent pas pouvoir assister au procès qui s'ouvre le 19 août : "Les gens nous demandent si on s'y rendra, mais on n'image pas rester assis comme ça ou simplement poser les yeux sur Pistorius. C'est au-dessus de nos forces."