Depuis l'enfance, Oscar Pistorius cherche à dépasser sa condition d'handicapé. Une volonté de fer et une détermination qui en ont fait l'un des athlètes les plus respectés et les plus admirés à travers le monde. Le beau gosse de l'athlétisme, amputé des deux jambes à l'âge de 11 mois, a reçu en entretien le magazine Marie Claire. Loin du starsystem et des paillettes, c'est un jeune homme de 25 ans, discret, presque timide, qui reçoit. D'une politesse extrême, Oscar Pistorius se confie après une expérience forte en émotions aux Jeux olympiques de Londres au milieu des valides, et des JO Paralympiques couronnés de succès, avec deux titres, sur 4x100 et 400 m.
"Ce sont les autres qui ont dû souffrir de ne pas être tout à fait comme moi, explique avec humour Oscar Pistorius lorsqu'on lui demande s'il a beaucoup souffert dans son enfance. Mes parents avaient décidé une fois pour toutes que je ferais exactement les mêmes choses que mon frère et ma soeur : mêmes écoles, mêmes sports, mêmes distractions..."
Et le jeune Oscar déteste une chose plus qu'une autre, qu'on le traite différemment : "Je détestais qu'on me traite d'une façon différente, et tout autant les manifestations de pitié. Je haïssais ça. (...) La pitié est un sentiment que j'exècre. Mon handicap n'a rien changé à ma vie." Celui qui refuse d'être vu comme le seul porte-parole de la cause handicapée se voit par contre comme un véritable coureur... de jupons. "Chaque homme doit se voir comme un séducteur, explique-t-il en rigolant. C'est notre fonction de chasser. Une femme ne doit pas s'encombrer de cette partie du boulot, parfois laborieux. Elle doit se considérer comme un être spécial, qu'il n'est pas facile de convoiter."
Et d'ajouter qu'il regarde les femmes, comme tout homme, même s'il reconnaît ne pas avoir beaucoup de temps pour s'intéresser aux filles, sa carrière sportive passant avant toute chose. L'égérie Mugler confie d'ailleurs les qualités chez une femme qui le séduisent : "L'ambition, au sens noble du terme, l'esprit d'indépendance et l'altruisme. J'aime les femmes qui se préoccupent autant des autres que de leur image physique. Celles qui sont fières de ce qu'elles sont. Pour moi, il n'y a rien de plus sexy qu'une femme n'ayant pas besoin de s'encombrer d'un homme pour être épanouie."
Si pour l'instant sa vie de célibataire lui "plait bien", il n'envisage pas le célibat comme une fin en soi. Bien au contraire : " Je ne vais pas rester ainsi toute ma vie. J'adore les grandes familles. J'ai moi-même vingt-sept cousins." Pour sa future femme, il lui faudra surmonter un gros défaut qu'il admet volontiers : "L'impatience, qui me rend parfois désagréable. Je peux vite être frustré, voire agacé, si un collaborateur ne fait pas bien son travail ou manque de passion dans l'accomplissement de sa tâche. J'ai tendance à ne pas pardonner l'amateurisme."
Le Sud-Africain, qui avait séduit son audience italienne lors d'un court passage dans l'émission Danse avec les stars, "ne [s]e trouve pas particulièrement beau". "Mais je prends soin de moi pour dégager quelque chose d'agréable", ajoute-t-il tout de même. Charismatique au possible, Oscar Pistorius sait d'où il vient et les combats qu'il lui reste à mener dans sa carrière. Et pour ne pas l'oublier, c'est dans sa chair qu'il a inscrit les mots qui le guident, les versets 26 et 27 du neuvième chapitre de la première épître de saint Paul aux Corinthiens : "Je sais pourquoi je cours ; je ne brasse pas l'air lorsque je combats. Je traite durement mon corps et je me le soumets, de peur d'être rejeté après avoir prêché aux autres."
Un entretien à retrouver dans Marie Claire, février 2013