"Bien triste 6 avril", pour paraphraser Patrick Bruel... A quelques heures d'intervalle, le chanteur, acteur et joueur de poker a, comme nombre de ses compatriotes, été très ému d'apprendre la mort de Jacques Higelin, puis celle de Véronique Colucci. Deux personnalités qui ont compté, chacune d'une manière bien à elle, dans son parcours personnel.
La semaine de Patrick Bruel semblait pourtant partie pour se terminer sur des "good vibes" : celles de ses moments en studio d'enregistrement avec Vianney notamment, dont il a partagé un aperçu sur Instagram, celles de l'entretien avec Christine Angot que publie la revue L'Egoïste. Et soudain, la mauvaise nouvelle : Jacques Higelin, qu'on savait "fatigué" de l'aveu de ses enfants, s'est éteint, à 77 ans. Les obsèques de l'artiste se dérouleront au cimetière parisien du Père Lachaise jeudi 12 avril vers 15h30 et "le public est le bienvenu", a fait savoir son entourage. Pour Bruel plus que pour d'autres, Higelin, que Jean-Louis Aubert a pour sa part décrit comme un "père spirituel" dans un témoignage sur RTL, était véritablement "tombé du ciel", comme il l'a évoqué avec élégance dans l'hommage endeuillé qu'il a choisi de lui rendre sur Twitter : "La Rochelle 87 #Higelin Ce soir-là, j'ai vu un artiste libre et j'ai compris tellement de choses... Tu m'as donné la force et l'audace. Merci Jaques Salut l'immense artiste ! Pars...", a-t-il écrit.
C'est l'artiste que je voulais être
Un témoignage explicité par le journaliste Emmanuel Marolle dans le quotidien Le Parisien de ce samedi 7 avril 2018 : en cette fameuse nuit de 1987, Patrick Bruel, galvanisé par la performance de Jacques Higelin qu'il venait de voir aux Francofolies de La Rochelle, avait écrit son tube Casser la voix. Une révélation qu'il avait racontée en 2013 au quotidien francilien, à l'occasion de son propre passage à l'affiche des Francos : "J'étais très ému, confiait-il en sortant de scène, parce que j'ai une histoire avec les Francofolies. En 1987, j'y ai vu Higelin sur la grande scène. J'avais été émerveillé par son show, sa liberté. Un chanteur libre de proposer toutes les audaces, d'amener le public dans son histoire. C'est l'artiste que je voulais être. Et au petit matin, j'ai écrit Casser la voix."
Quelques heures plus tard, Patrick Bruel s'émouvait d'une autre disparition : Véronique Colucci, ex-femme de Coluche qui perpétuait depuis 1986 son oeuvre philanthropique en tant qu'administratrice des Restos du coeur, venait de succomber à 69 ans, emportée par la maladie.
Comme tous ses compères de la troupe des Enfoirés, le chanteur, pilier de la bande depuis pas moins de 26 ans, a accusé le coup face à la disparition de cette figure discrète mais extrêmement attachante et appréciée. Et c'est avec beaucoup de retenue, tout en douceur et avec la promesse de continuer le combat, qu'il a formulé son adieu : "Au revoir Véronique sans qui rien n'aurait été possible... Merci pour tout " Compte sur nous... "."