Accusé en novembre 2011 de plagiat, Patrick de Carolis a non seulement été lavé de tout soupçon, mais a aussi été remboursé de ses frais de justice.
La veuve de l'historien Pierre Grimal et la maison de Fallois, éditeur de plusieurs livres de l'historien décédé en 1996, poursuivait l'ancien PDG de France Télévisions et son éditeur Plon pour "plagiat caractérisé" : au coeur du conflit, le roman de Carolis La Dame du Palatin, paru en mars 2011, dans lequel Laurence Grimal aurait relevé au moins 164 emprunts à sept ouvrages de Pierre Grimal. Elle demandait près de 270 000 euros de dommages et intérêts.
Patrick de Carolis a pris le temps de monter un dossier de défense béton. Selon Le Canard Enchaîné, il a produit un document de 80 pages répondant "paragraphe par paragraphe à cette vilaine accusation de pillage". Vendredi, la 3e chambre du tribunal de grande instance de Paris, présidée par le juge Eric Alphen, a rejeté l'intégralité des demandes de Laure Grimal et de l'éditeur de son défunt mari.
"À quelques exceptions près qui sont insuffisantes à caractériser un quelconque plagiat, la formulation, la construction et d'une manière générale la présentation ne montrent aucune similitude entre l'oeuvre de Pierre Grimal et le roman de Patrick de Carolis", a tranché le tribunal selon l'AFP. Si M. de Carolis a "lu attentivement l'oeuvre de Pierre Grimal au point de sélectionner comme lui certains faits et d'en éliminer d'autres, si ces livres ont donc visiblement fait partie de ses sources, qu'il aurait du reste été élégant de citer, note le tribunal, il n'en résulte pour autant aucune atteinte". Les magistrats soulignent les différences entre l'écriture "académique, universitaire et centrée sur la narration" de l'historien et celle du créateur de l'émission Des racines et des ailes, "directe, simple et moderne, basée sur des dialogues".
La "seule reprise" que constate le tribunal est celle "de faits ou d'informations qui font partie du champ ouvert à tout auteur d'ouvrage historique ou à connotation historique, ou encore de détails habilement distillés de sorte qu'aucune phrase n'est la reprise au mot à mot de phrases originales figurant dans les [...] livres de Pierre Grimal".
Pour couronner cette franche victoire, Patrick de Carolis et son éditeur seront remboursés de leurs frais : le tribunal a condamné Mme Grimal et son éditeur à verser 6.000 euros à M. de Carolis et 3.000 euros aux éditions Plon au titre des frais de justice. Patrick de Carolis, élu en janvier directeur du musée Marmottan, et sa Dame du Palatin peuvent poursuivre leur chemin en paix.