Patrick Poivre d'Arvor est dans la tourmente depuis le mois dernier. Le 18 février 2021, nos confrères du Parisien ont révélé que le présentateur de 73 ans était accusé de viols par l'écrivaine Florence Porcel (37 ans). Elle a dénoncé un rapport sexuel non consenti en 2004 dans son bureau. Et elle assure qu'il lui a imposé une fellation en 2009 au siège de la société de production A Prime Group. L'enquête préliminaire a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne à la suite de sa plainte. Plusieurs paroles se sont ensuite libérées. Bien que l'ex-présentateur du JT de 20 heures de TF1 nie tout en bloc, de nouveaux témoignages viennent l'accabler.
Ce lundi 15 mars 2021, nos confrères du Monde ont en effet dévoilé que ces dernières semaines, plusieurs femmes ont été auditionnées par la police. Selon leurs informations, au moins trois femmes ont évoqué des "faits s'apparentant à des viols". D'autres ont évoqué des "faits pouvant être qualifiés d'agressions sexuelles ou de harcèlement".
Une dizaine de supposées victimes lesquelles ont accepté de témoigner auprès de nos confrères pour évoquer ce qu'elles auraient subi. A commencer par Hélène Devynck. La journaliste - notamment passée par LCI - qui a aujourd'hui 54 ans confie que PPDA demandait à toutes les filles de la rédaction si elles étaient en couple et si elles étaient fidèles. Et de révéler ce qu'il se serait passé à l'époque où elle était l'une des assistantes de l'ancien compagnon de Claire Chazal, "en 1991-1993". Elle se serait rendue chez lui à Neuilly pour un "petit coup vite fait mal fait". Elle aurait fini par céder à ses avances, mais a "serré les dents, étouffé [ses] larmes". "C'était vraiment humiliant. Je n'avais pas le choix, sinon je ne travaillais plus. Quand j'ai voulu que notre collaboration s'arrête, il a été vexé et cruel, et est allé dire à toute la rédaction que j'étais nulle", a-t-elle affirmé. Une version qu'elle a également racontée à la BRDP.
Chloé - le prénom a été changé - elle a raconté des faits qui remonteraient à 2003. Après avoir subi à plusieurs reprises des questions très intimes de Patrick Poivre d'Arvor, elle aurait été appelée un jour à son bureau. "Il s'est levé brusquement, m'a enlacée par surprise, m'a embrassée, m'a renversée sur sa grande table, a glissé une main dans mon soutien-gorge puis l'autre dans ma culotte avant de l'introduire dans mon sexe pendant de longues minutes (...) mais j'étais pétrifiée et je n'ai pas osé le repousser vigoureusement", s'est-elle souvenue. C'est envahie par un sentiment de culpabilité et de honte qu'elle serait ressortie "la tête baissée, décoiffée, cramoisie ".
Il me saute dessus
Nathalie (prénom modifié) a elle aussi enfoui son sentiment de honte pendant de nombreuses années. Alors qu'elle était étudiante à la Sorbonne au début des années 80, elle a croisé la route de PPDA, invité dans l'établissement pour un débat. Il lui aurait alors proposé de venir le voir au 20h d'Antenne 2. Une fois le programme terminé, il l'aurait invité dans son bureau : "Il m'embrasse, il me déshabille, il y a un rapport sexuel." Un rapport non désiré.
Joséphine (36 ans) dit avoir subi une agression sexuelle de la part du présentateur. Une histoire qui rappelle celle de Nathalie car elle aussi était étudiante, en 2003, quand elle aurait croisé la route de PPDA. Après avoir assisté à l'un de ses JT, elle aurait vite atterri dans son bureau. Après une petite heure de discussion, il lui aurait demandé si elle avait déjà été avec un homme plus vieux. "D'un coup, il me saute dessus, et plante sa langue tout au fond de ma bouche. Il dégrafe aussi mon soutien-gorge. Je lui demande au moins trois ou quatre fois d'arrêter, je lui dis que je ne veux pas, que je n'ai pas envie", a-t-elle expliqué.
Par le biais de son avocate Patrick Poivre d'Arvor a déploré "des témoignages à charge qui voudraient faire de [lui] un homme au comportement pressant à l'égard des femmes voire irrespectueux de leur consentement. Monsieur Poivre d'Arvor s'étonne et s'indigne de ces méthodes. (...) Comme il l'a fait savoir dès le premier jour, [il] n'a jamais imposé à quiconque un acte ou une relation sous la contrainte et réfute toute accusation qui évoquerait des faits non consentis. Il conteste les quelques allégations qui lui ont été communiquées en amont de la publication du présent article". Dénonçant "un tribunal où les médias et les réseaux dits 'sociaux' sont à la fois juges et procureurs", PPDA assure rester profondément attaché à la libération de la parole des femmes même s'il est aujourd'hui victime de son dévoiement.
Lors de son passage dans Quotidien début mars, le présentateur expliquait que des plaintes pour dénonciation calomnieuse et diffamation étaient "en train d'être déposées". Son avocate a indiqué au monde, lundi 15 mars, que "la rédaction des plaintes [était] en cours".
Patrick Poivre d'Arvor reste présumé innocent des faits reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.