Poursuivi pour "vol et recel d'abus de confiance", le célèbre coach Philippe Lucas a été relaxé ce lundi 12 mai par le tribunal de Melun. Une décision qui clôt cinq années de procédure...
L'emblématique entraîneur qui avait fait de Laure Manaudou une championne était accusé d'avoir encaissé deux chèques d'un montant total de 25 000 euros qui ne lui étaient pas destinés lors de son départ du Cercle des nageurs de Melun-Val de Seine (CNMVS) en 2006, où la sirène de la natation tricolore avait fait ses grands débuts.
Si lors d'une audience en mars dernier, le parquet avait requis quatre mois de prison avec sursis à son encontre, la relaxe de la trésorière du club âgée de 92 ans poursuivie pour "abus de confiance" a entraîné "par ricochet" celle de Philippe Lucas, indique l'avocat de ce dernier à l'AFP. "Tout ça pour ça, il y a quand même eu cinq ans de procédure !", a commenté Me Frédéric Picard.
Philippe Lucas, aujourd'hui à Narbonne, avait assuré devant les juges que les 25 000 euros encaissés étaient des "primes de résultat pour les Jeux olympiques de 2004" à Athènes, "validées par le bureau du club". Lors de ces olympiades, Laure Manaudou, pensionnaire du CNMVS, avait décroché trois médailles olympiques (médaille d'or sur 400 mètres nage libre, argent sur 800 mètres nage libre et bronze sur 100 mètres dos). Dans la même affaire, il a également été relaxé des faits de vol dont il était accusé, alors que le club lui reprochait d'avoir emporté des équipements de musculation qu'il a depuis rendus, selon ses déclarations. "La cour a retenu qu'il n'y avait pas d'éléments intentionnels et le matériel dont la direction alléguait le vol ne figurait nulle part dans les livres [de comptabilité]", a ajouté Me Frédéric Picard.
Le Cercle des nageurs de Melun-Val de Seine, absent de l'audience, avait déposé en 2007 trois plaintes contre X, à la suite de la découverte par la nouvelle direction d'irrégularités présumées dans les comptes, de 2001 à 2006, période pendant laquelle Philippe Lucas était entraîneur au club et son père Jean, président. En 2008, il avait été mis en examen pour vol, usage de chèques falsifiés et abus de confiance, avant qu'un premier procès en novembre 2013 ne soit renvoyé en décembre 2013, date à laquelle l'entraîneur avait rejeté la procédure de reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), communément appelée le "plaider-coupable", refusant la peine infligée, soit une amende de 30 000 euros.
Une décision qui lui permet aujourd'hui d'être relaxé de toutes les charges qui étaient retenues contre lui.