Pierre Ménès se livre dans le documentaire Pourquoi nous détestent-ils, nous les malades ? (Planète+), où il raconte son calvaire avec la maladie du foie gras, le NASH. Dans une interview accordée à Konbini pour faire la promotion du documentaire le 1er octobre 2019, le journaliste sportif évoque l'après-maladie et ses difficultés à être accepté comme un individu lambda dans la société.
"Ma maladie, personne ne sait ce que c'est. Et je dirais, personne ne s'y intéresse. On s'y intéresse juste parce que Pierre Ménès l'a eue. Quelque part, c'est très flatteur, mais c'est pas suffisant", commence Pierre Ménès. L'interview se poursuit ensuite par un extrait du documentaire : "La maladie du soda a eu la main lourde avec moi, jusqu'au bout du mal qu'elle pouvait faire. Celle qu'on appelle 'maladie du foie gras' s'est transformée en cirrhose. Une cirrhose NASH, non alcoolique, une cirrhose de buveur d'eau, car je n'ai jamais bu d'alcool, j'ai horreur de ça."
L'occasion pour l'homme de 56 ans de raconter son combat contre la maladie. "J'ai commencé à m'éteindre comme une bougie. Ton foie ne fixe plus de protéines, donc tu perds du muscle, tu perds du poids, ce qui n'était pas bien grave dans mon cas. Et puis commencent les dialyses pendant quatre mois. Ça t'épuise, tu pisses plus, donc t'as le ventre qui se gonfle. Il faut te ponctionner deux fois par semaine, raconte-t-il. Il y a eu les vomissements, il y a eu les crampes, il y a eu... Mais c'est pas une immense douleur, c'est une immense fatigue. T'es au bout du rouleau."
Un immense mal-être heureusement disparu depuis qu'il a subi une double greffe, d'un rein et du foie. "Jusqu'à l'annonce de la greffe le 12 décembre, alors que, selon les médecins, il me reste trois jours à vivre", poursuit Pierre Ménès.
"Être faible et absent, ça laisse aux enfoirés la possibilité de faire place nette. (...) Là, j'ai acheté une maison il y a deux ans parce que j'ai trouvé un banquier qui m'a prêté 300 000 euros sans assurance. Quand t'es malade, on ne te prête pas. En France, t'as pas le droit d'être vieux, t'as pas le droit d'être malade..."