Pierre Salviac n'en démord pas... Licencié en 2012 par RTL à la suite d'un tweet sur Valérie Trierweiler jugé injurieux, le journaliste sportif persiste à penser que la radio a porté "atteinte à sa liberté d'expression" et n'avait pas le droit de mettre un terme à son contrat. Débouté une première fois par la justice en janvier, le chroniqueur de L'Équipe 21 vient ainsi de faire appel contre RTL...
"À toutes mes consoeurs, baisez utile"
"À toutes mes consoeurs, baisez utile, vous avez une chance de vous retrouver première dame de France." C'est avec ce tweet d'un goût plus que douteux concernant Valérie Trierweiler, trois jours après son arrivée à l'Élysée, que Pierre Salviac (63 ans) a perdu sa place sur RTL. Face au tollé provoqué par le message, jugé "machiste", "sexiste" ou encore "beauf" sur les réseaux sociaux, la radio avait en effet annoncé quelques heures plus tard mettre un terme au "contrat du consultant rugby".
Une décision que n'avait pas du tout acceptée Pierre Salviac. Après avoir supprimé son tweet "humoristique" et s'être excusé, l'ancien reporter de l'ORTF avait assigné RTL en justice, dénonçant une "rupture fautive de ce contrat" et une "atteinte à la liberté d'expression", arguant que le message était étranger au contrat. Débouté le 19 février après que la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris a considéré que la radio avait simplement utilisé une clause de résiliation prévue en cas de déclarations nuisant à l'image de la radio, le journaliste conteste encore cette décision aujourd'hui.
"Un ton qui lui est propre"
Pour Pierre Salviac, RTL n'avait en effet pas le droit de rompre son contrat. "Il conteste que RTL ait pu rompre son contrat en se fondant sur une clause qui est trop générale pour être applicable, et dont l'appréciation est arbitraire", a expliqué son avocat Me Basile Ader pour justifier l'appel. "Cette clause ne saurait pouvoir autoriser RTL à rompre un contrat de journaliste pour des déclarations qui n'ont pas été faites sur son antenne, mais sur son compte Twitter personnel", a-t-il ajouté, invoquant "le principe constitutionnel de liberté d'expression". Pour lui, Pierre Salviac était "en droit" de publier ce message, qui avait pour unique but de dénoncer les "conflits d'intérêts" entre politiques et journalistes, sur "un ton qui lui est propre".
Déjà habitué de la "vanne pourrie"
Pierre Salviac, qui conteste le caractère "sexiste" ou "injurieux" du message, puisqu'il n'a pas fait l'objet de poursuites judiciaires, avait déjà fait parler de lui pour des tweets plus que limites. Quelques mois plus tôt, il s'était attiré les foudres des associations de défense des gays et lesbiennes en commentant un sondage indiquant que 63% des Français étaient favorables au mariage entre personnes du même sexe. "Il y avait déjà beaucoup d'enc. dans ce pays. Cela ne va pas s'arranger ;)", avait-il écrit à ses plus de 6400 abonnés de l'époque avant de retirer le message une nouvelle fois, parlant d'une "vanne pourrie".
En attendant le verdict, Pierre Salviac continue de poster régulièrement des messages sur le réseau social. Comptant aujourd'hui plus de 17 000 abonnés, il a récemment retweeté quelques messages le soutenant et autres articles sur l'affaire.