Lors des derniers jours de son procès, on apprenait à la surprise générale qu'Oscar Pistorius versait de l'argent aux parents de Reeva Steenkamp, sa compagne qu'il avait abattue de quatre balles lors d'une funeste nuit de Saint-Valentin en 2013. "L'argent du sang" avait obligé l'avocat de la famille à expliquer pourquoi l'athlète versait cette somme, et pourquoi les parents l'avait acceptée. Alors qu'Oscar Pistorius dort désormais en prison, June Steenkamp est revenue sur cet "argent du sang".
Dans les colonnes du Daily Mirror, June Steenkamp explique qu'après avoir été déclarée en faillite personnelle et expulsée de son logement, la famille n'a eu d'autre choix que d'accepter l'argent d'Oscar Pistorius. À l'époque, leur fille Reeva leur était d'un soutien financier précieux, disparu avec sa mort brutale. Quelques semaines après son décès, les virements ont commencé, à hauteur de 6 000 rands par mois, soit environ 430 euros. June Steenkamp a expliqué qu'ils n'avaient eu d'autre choix que d'accepter : "C'était ça ou mourir de faim." Des versements qui la mettaient "mal à l'aise", elle qui s'est promis de rembourser "chaque centime" des 27 0000 rands obtenus, ajoutant : "Mon enfant n'avait pas de prix. Il ne peut acheter sa vie."
Dans le Mirror, June Steenkamp est revenue sur ce choix douloureux, véritable torture, d'accepter ou non l'argent de celui qui avait tué leur fille. "Nous n'avions pas beaucoup de choix. Nous étions dans une telle situation, nous n'avions même pas de nourriture sur la table. C'était ça ou mourir de faim", a-t-elle expliqué. La famille Steenkamp a également refusé plusieurs versement d'Oscar Pistorius, dont un de 26 500 euros issu de la vente de sa voiture. "Oscar nous a fait d'autres propositions que nous avons rejetées. Heureusement, nous sommes maintenant dans une position où nous pouvons dire que nous ne voulons plus d'argent de lui", conclut la maman.
Aujourd'hui ruiné par un procès long et coûteux, Oscar Pistorius est incarcéré pour la mort de Reeva Steenkamp dans une prison de Pretoria. Toutefois, l'athlète handicapé devra faire face à un nouveau procès, le ministère public ayant décidé de faire appel de la peine infligée à l'accusée par la juge Thokozile Masipa, soit cinq ans de prison. La demande d'appel sera étudiée le 9 décembre prochain.