Chacun sa croisade : si son épouse Camilla, duchesse de Cornouailles, s'est mobilisée de manière inattendue face au fléau des agressions sexuelles, et si son fils le prince Harry s'est de nouveau invité auprès du couple Obama pour la cause des blessés de guerre, le prince Charles ne perd de son côté pas de vue son engagement, celui de toute une vie, en faveur de la protection de l'environnement.
A l'instar du prince Albert II de Monaco, figure de proue du combat environnemental qui a multiplié les prises de paroles ces dernières semaines, le fils aîné et héritier de la reine Elizabeth II comptera parmi les personnalités d'influence appelées à débattre à Paris du 30 novembre au 11 décembre dans le cadre du sommet sur le climat COP 21. Le prince de Galles a d'ailleurs été invité par le président de la République François Hollande à prononcer, comme lors de la COP 15 à Copenhague en 2009, une allocution lors de la cérémonie d'ouverture de ce forum mondial crucial, où des décisions fortes sont espérées.
En prévision de cette intervention et de sa participation au sommet, le prince Charles recevait jeudi 29 octobre 2015 à Lancaster House (théâtre une semaine plus tôt d'une journée d'activités du président chinois Xi Jinping avec le duc et la duchesse de Cambridge) les ministres en charge de l'Environnement et des problématiques de développement durable de plusieurs pays, dont l'émissaire française : Ségolène Royal. La rencontre, organisée par l'Unité pour le développement durable international du prince (ISU) et le département britannique de l'Energie et du Changement climatique, était axée sur la déforestation (grand cheval de bataille du roi d'Angleterre en puissance) et le changement climatique.
"J'ai été immensément touché par l'invitation du président Hollande à venir parler lors de l'ouverture de la conférence. Paris sera un jalon absolument crucial dans l'effort international, qui n'a que trop tardé, pour maintenir le monde dans les deux degrés [seuil de réchauffement climatique au-delà duquel des conséquences catastrophiques se produiraient, NDLR], même si je crois que chacun a conscience que cette COP ne sera que le début d'une nouvelle phase dans le processus, pas une fin en soi", a signalé le prince britannique, âgé de 66 ans, devant son auditoire du jour, insistant sur les enjeux de transition énergétique et d'économie éco-responsable qu'une réelle action implique. Militant tout particulièrement contre la déforestation par le biais de The Prince's Rainforests Project fondé en 2007, son premier discours sur la cause environnementale remonte à... 1968.
"Votre présence et vos paroles, j'en suis certaine, s'auront s'imposer comme une source d'inspiration stimulante pour tous, a pour sa part souligné Ségolène Royal, très à son avantage dans une tenue bleu électrique. La France admire depuis longtemps votre engagement dans la lutte contre le changement climatique. Votre rôle à cet égard a été précurseur. Vous avez choisi aujourd'hui l'un des problèmes les plus urgents et les plus emblématiques : les forêts sont en effet les victimes du changement climatique et une solution pour surmonter ses conséquences."