"Kate est enceinte, William est trop vieux, ce n'est pas possible" : il valait mieux croiser le prince Harry à l'arrivée du marathon de Londres plutôt que sur la ligne de départ, sous peine de s'essouffler à rire de ses blagues sur le dos du duc et de la duchesse de Cambridge et des raisons pour lesquelles il n'avait défié aucun membre de la famille royale...
Le fils cadet du prince Charles, qui avait promis que les événements du marathon de Boston ne l'empêcheraient pas d'honorer celui de Londres (pour y remettre des prix, notamment), a tenu parole et était bien présent, dimanche 21 avril 2013, dans les rues de la capitale anglaise. Fidèle à lui-même, c'est-à-dire très décontracté et le bon mot facile, mais très appliqué et impliqué dans sa mission, en particulier au contact de coureurs handisport. "Je n'ai jamais envisagé de ne pas venir", a-t-il affirmé au regard des inquiétudes et du regain de sécurité engendrés par le drame outre-Atlantique.
Comme nombre des 36 000 participants de la course, le prince Harry, aussi désinvolte puisse-t-il parfois paraître, arborait à sa veste le ruban noir qui avait été distribué par les organisateurs en hommage aux victimes des attentats de Boston. Le terrorisme, le petit-fils de la reine Elizabeth II sait ce qu'il en est et sait le regarder en face, lui qui est rentré en janvier dernier d'une mission de plus de quatre mois au combat en Afghanistan, où il a tué, comme il n'a pas eu de mal à l'admettre. La bravoure aussi, c'est quelque chose qu'il sait regarder en face, et qu'il admire comme un bien précieux : après avoir sanctifié le courage des blessés de guerre qu'il accompagnera pour une nouvelle expédition polaire (en Antarctique, cette fois) en fin d'année avec l'association Walking with the Wounded, Harry, 28 ans, a chaleureusement félicité et récompensé un certain nombre d'athlètes, handicapés ou non, ayant relevé le défi de ce marathon. Il a notamment été chargé de remettre au grand vainqueur, l'Ethiopien Tsegaye Kebede (2h06min03), et son homologue chez les femmes, la Kényane Priscah Jeptoo (2h20min15), leurs trophées.
Tantôt, on pouvait le voir poser avec beaucoup de sérieux auprès de ces marathoniens dignes d'admiration ou de Sir Richard Branson, magnat de Virgin (sponsor du marathon, qui a offert des dizaines de milliers d'euros à un fonds de soutien pour Boston) et ami de la famille royale, tantôt en train de discuter avec les bénévoles, nonchalamment appuyé sur une barrière de sécurité, à la cool. Les demoiselles présentes étaient bien sûr ravies de pouvoir obtenir une photo souvenir avec le prince le plus rock n'roll de la couronne - qui serait toutefois très enclin à se marier avec sa nouvelle compagne, Cressida Bonas.
Et si lui-même n'a pas couru pour une bonne cause, il a vivement remercié tous ceux, célébrités comme anonymes, qui l'ont fait, encore plus à la lumière des attentats survenus une semaine plus tôt : "C'est fantastique, c'est typiquement britannique. Les gens disent qu'ils n'ont pas vu une foule pareille en 80 ans." Sensible à tout ce qui relève de la solidarité, lui qui loue la camaraderie militaire, il a ajouté : "Courir le marathon, c'est un sport global. Cela unit les coureurs et les supporters, sur chaque continent, dans un même défi et dans l'esprit d'amitié et de communauté."