Si la petite Cambridge Family a tendance à accaparer l'attention médiatique, c'était lundi le grand soir du prince Charles. À l'aube de l'année 2016, la chaîne ITV consacrait un documentaire de 90 minutes à la vision philanthropique de l'héritier du trône, âgé de 67 ans, à l'occasion des 40 ans de sa fondation d'assistance à la jeunesse en difficulté, The Prince's Trust.
Pour ce programme événement, baptisé When Ant and Dec met The Prince: 40 Years Of The Prince's Trust, les trublions Anthony McPartlin et Declan Donnelly, bien connus des téléspectateurs anglais et ambassadeurs de l'organisme du prince, ont passé toute une année à suivre le fils aîné de la reine Elizabeth II dans le cadre des activités de son organisme et à rencontrer ses proches. Loin de se réduire à un film institutionnel sur l'organe caritatif, le reportage regorge de confidences.
En mise en bouche, on avait ainsi pu apprendre des princes William et Harry que leur père, une vraie pipelette qui "n'arrête pas de jacasser" dixit l'aîné, avait le don de les mettre dans l'embarras lorsqu'il venait les voir à l'école, avec sa manie de toujours rire au mauvais moment, ou encore que son écriture "pattes de mouche" était parfois indéchiffrable. Des aveux amusants qui n'occultent évidemment pas l'admiration sans bornes qu'ils vouent à leur père, comme on peut s'en rendre compte dans un extrait de l'entretien qu'ils ont accordé ensemble. Puis, à quelques heures de la diffusion, on pouvait voir, de manière inattendue, le prince de Galles pousser la chansonnette lors d'un gala à Dumfries House (sa résidence en Écosse) - une performance approuvée par le duo Ant and Dec, animateurs notamment du télé-crochet Britain's got Talent. Cependant, même si l'intéressé est réputé pour son sens de l'humour fin et permanent, tout n'était pas que rires et séquences insolites dans ce documentaire : l'émotion et l'esprit de famille y tenaient une grande place. La duchesse Camilla, épouse de Charles depuis 2005, a notamment eu l'opportunité d'exprimer toute l'admiration qu'elle lui porte : "Je suis vraiment fière d'être mariée à quelqu'un qui, il y a quarante ans, à l'âge de 27 ans, a eu l'idée visionnaire de créer tout cela, a-t-elle loué à propos de la création The Prince's Trust. Ce que je veux dire, c'est que c'était une idée incroyable pour l'époque ["Les gens ne voyaient pas l'intérêt", précisait d'ailleurs de son côté le prince Charles, NDLR]. Que quelqu'un - alors très jeune - y pense et se soucie de ces très infortunés jeunes gens qui sont littéralement revenus de l'enfer pour leur offrir une seconde chance dans la vie. Si vous êtes suffisamment passionné par quelque chose, vous pouvez le faire, il se préoccupe tellement de ces jeunes."
Il s'en préoccupe tellement, à vrai dire, qu'il aimerait que quelqu'un poursuive son oeuvre après lui. S'il a confié à Ant and Dec être heureux d'avoir deux petits-enfants (George et Charlotte de Cambridge), certain désormais qu'il y aura quelqu'un pour s'occuper de lui "quand il deviendra gâteux", le prince Charles, avec le même humour doux-amer, dit espérer que ses fils William et Harry aient l'envie de reprendre le flambeau. "Parce que je ne vais pas tarder à dépasser ma date limite", ajoute-t-il. Si la relève est assurée du côté de son combat pour la protection de la faune, dont le prince William est devenu un acteur majeur, qui héritera de sa passion pour l'environnement et l'agriculture ? Le prince George, qui adore les tracteurs et les animaux de la campagne ?
Du prince George et de sa petite soeur la princesse Charlotte, il en a aussi été question dans le programme, où le sujet de la paternité était également un axe fort. À ce titre, le prince William, qui a accueilli en 2015 son deuxième enfant avec Kate Middleton, a été interrogé sur la manière dont cela a changé sa vie : "Je suis beaucoup plus émotif qu'auparavant, a commencé par répondre le jeune homme de 33 ans, dans la même veine que de précédentes confidences, en 2013, après la naissance de son fils. Je n'ai jamais été du genre à être trop nerveux ou inquiet. Mais, une fois que vous êtes père, les moindres choses vous font monter un peu plus en tension, vous êtes bien plus touchés, je crois, par le genre de choses terribles qui se produisent dans le monde. Et ce, tout simplement parce que vous prenez conscience de combien la vie est précieuse, et cela remet tout en perspective. L'idée de ne pas être là pour voir ses enfants grandir est horrible."
Sur un ton plus léger, William, papa comblé par deux enfants qu'il dit "sages comme des images, franchement", évoque également les visites inopinées que son frère Harry, 31 ans, un peu pique-assiette, leur rend au palais de Kensington, où ils sont voisins. "Il nous tape de la bouffe, des trucs comme ça", confie l'aîné, rigolard. Tonton cool, le cadet se réjouit de cette proximité qui lui permet de beaucoup voir son neveu, le prince George : "J'entends tout le temps les roues de ses tracteurs en plastique sur lesquels il adore jouer", note-t-il. Quand le petit garçon et sa famille sont dans leur maison de campagne d'Anmer Hall, Harry doit trouver Kensington bien vide !