A chaque fois, rare, que les princes William et Harry accordent une interview, c'est un événement. Il y a quelques mois, le public découvrait ainsi par le biais de leur témoignage, en plein jubilé de diamant, un portrait intime de leur "mamie" la reine Elizabeth II. Au coeur des Jeux olympiques de Londres, où ils assument à merveille en compagnie de Kate Middleton leur rôle d'ambassadeurs du Team GB (et plus largement de la Grande-Bretagne), les fils du prince Charles sont passés vendredi 3 août sur le sofa de la BBC dans le studio de la chaîne au stade olympique face à la journaliste Sur Barker, histoire d'évoquer notamment la fierté nationale, la cérémonie d'ouverture signée Danny Boyle ou encore, of course, les succès des athlètes britanniques lors des JO. Mais pas seulement...
Oh non, pitié, pas la kiss cam !
L'entretien ayant lieu quelques heures après le câlin euphorique, tout en amour et en spontanéité, de William et Kate dans les gradins du vélodrome des JO lors de la médaille d'or du trio Chris Hoy-Philip Hindes-Jason Kenny en vitesse sur piste, cet élan de tendresse public tout à fait exceptionnel ne devait ainsi pas manquer d'être abordé. Les images de Kate les bras autour du cou de son homme et celui-ci l'enlaçant par la taille ont fait le tour du monde en quelques minutes. Pris en flagrant délit, le prince William s'en est en fait tiré à bon compte... Le jeune trentenaire a en effet révélé qu'il n'avait qu'une crainte : que la "kiss cam", cette caméra espionne qui s'ingénie dans les enceintes sportives à débusquer des couples et à les faire s'embrasser sous le regard de tous, s'arrête sur Kate et lui ! David et Victoria Beckham, ou, tout récemment, Barack et Michelle Obama se sont volontiers pliés à ce petit rituel, mais, en Angleterre et au sein de la famille royale, on a un autre sens des convenances : "J'étais absolument terrorisé à l'idée qu'on nous montre, ma femme et moi. Cela aurait été très embarrassant", confie le prince William, évoquant par ailleurs "l'atmosphère électrique" qui régnait tandis que le brelan d'as du cyclisme britannique battait des records. Embarrassant ? Et quid du baiser de leur mariage au balcon de Buckingham face à un million de sujets sur le Mall ?
"La reine Elizabeth II a été tellement bonne qu'on lui a demandé de jouer dans le prochain James Bond"
Très détendus au demeurant, en veste et chemise ouverte, arborant chacun un pin's du Team GB, sont revenus avec le sourire sur la participation spectaculaire de la reine Elizabeth II à la cérémonie d'ouverture des JO de Londres, héroïne d'une séquence avec le James Bond Daniel Craig enregistrée à Buckingham qui s'achevait par le saut en parachute au-dessus du stade olympique d'une doublure : "Nous avons tous deux été quelque peu surpris de découvrir la passion secrète de notre grand-mère pour le parachutisme", a plaisanté le prince Harry. "Pour être honnête, nous n'en savions absolument rien, c'est vous dire l'importance du secret que c'était", remarque William, même s'il concède que son frère avait subodoré quelque chose. "Elle a été tellement bonne qu'on lui a demandé de jouer dans le prochain James Bond", s'amuse l'aîné (joke or not ?), tandis qu'Harry en remet une couche : "On ne s'attend pas à ce que la reine fasse quelque chose comme ça. Mais ce qu'elle fait sur son temps libre, ça la regarde..."
Incontournables sur les sites olympiques, William et Harry n'ont évidemment pas manqué d'encourager leur cousine Zara Phillips et de l'acclamer lorsqu'elle a reçu des mains de sa mère la princesse Anne la médaille d'argent du concours complet par équipes. "Sur le plan émotionnel, j'étais totalement transporté", se souvient le prince William au sujet de ce moment "absolument fantastique", "le plus intense" pour lui. Et Harry de compléter : "En tant que cousins, nous sommes très, très fiers. Voilà pourquoi nous ne la voyons jamais : c'est parce qu'elle est toujours en train de monter à cheval."
N'omettant pas de rendre grâce au travail des bénévoles et des personnels militaires ainsi qu'au soutien "à couper le souffle" du public britannique derrière ses athlètes sur les sites olympiques, William et Harry ont profité de cette tribune pour évoquer leurs engagements personnels. Hier, délaissant un moment les Jeux et la duchesse de Cambridge, ils se déplaçaient d'ailleurs dans les Costwolds (sud-ouest de l'Angleterre) pour un match de polo caritatif au profit de trois associations qu'ils soutiennent. Harry est notamment revenu sur les premiers School Games, des "Jeux scolaires" dont il est le président et qui ont vocation à encourager la pratique du sport dès le plus jeune âge : "Plus que n'importe quels autres, ces Jeux olympiques seront une source d'inspiration colossale pour la prochaine génération et les suivantes aussi. C'est génial de voir, rien qu'en regardant par cette fenêtre, des milliers de gens venir ici, pour beaucoup avec des enfants. C'est une occasion pour les gens d'exhorter les enfants à pratiquer une activité sportive plutôt que de rester devant la télé ou leur ordinateur."
A l'avant-veille de la finale du 100 mètres, à laquelle il assistait dimanche soir au côté de William et Kate, pour assister au triomphe de son ami Usain Bolt, Harry a également voulu prendre le sprinteur jamaïcain pour exemple en matière de modèle pour la jeunesse : "Il y a des gamins, là-bas en Jamaïque, qui se sont mis à courir ou à faire de l'athlétisme simplement parce qu'ils l'admirent. Ils admirent ce géant qui ne devrait pas être bon en sprint parce qu'il est trop grand, c'est un merveilleux exemple." Des mots enflammés qui n'ont pas empêché les deux frères de délirer sur le mano a mano remporté malicieusement par Harry lors de sa rencontre avec Bolt en Jamaïque plus tôt cette année, lors de sa tournée dans les Caraïbes pour le jubilé de diamant d'Elizabeth II.