Pour sa toute première visite officielle au pays du Soleil-Levant, le périple du prince William au Japon, bien que court, aura été folklorique de bout en bout : après une première journée marquée par une cérémonie du thé dans un site historique, et une seconde qui l'a vu se transformer en professionnel du saké, enfilant un kimono coloré et mettant un tonneau en perce, l'émissaire de la reine Elizabeth II a eu l'occasion de devenir... samouraï.
Venu essentiellement promouvoir la campagne GREAT vantant l'attractivité de la Grande-Bretagne en matière d'opportunités d'investissement et d'innovation, le duc de Cambridge a été en retour submergé par les traditions de ses hôtes. C'est ainsi que, samedi 28 février, le mari de Kate Middleton, enceinte et restée au Royaume-Uni avec le prince George, s'est retrouvé dans la peau - et avec tous les attributs - d'un roi guerrier tout droit sorti de batailles légendaires. Le moment cocasse s'est produit lors de la visite de William, 32 ans, dans les studios d'un groupe de télévision (NHK, pour Nippon Hōsō Kyōkai, soit Compagnie de diffusion du Japon), à Tokyo, où il a rencontré les équipes de la série historique Taiga. L'ambiance était si détendue que le fils du prince Charles et futur roi d'Angleterre a accepté d'endosser toute la panoplie d'un samouraï du XVIe siècle : "Je me sens paré pour l'action", s'est-il amusé en observant dans le miroir son reflet, affublé d'un imposant casque doré, d'une tunique rouge et or, et la main sur la poignée d'un katana. En revanche, il a décliné la proposition de parfaire le déguisement en ajoutant une perruque traditionnelle : "Si je mets ça, mon frère va m'en faire baver ; non, sérieusement, je ne peux pas", a-t-il justifié en riant en pensant au prince Harry, qui, c'est certain, ne l'aurait pas loupé s'il avait accepté. Du coup, c'est l'ambassadeur britannique au Japon, Tim Hitchens, qui l'avait accueilli deux jours plus tôt et l'accompagnait à nouveau, qui l'a suppléé, mettant la perruque. Et William a bien ri.
La venue du prince William dans les locaux de la NHK a également été célébrée par une danse de geishas, dont l'une des protagonistes a offert un petit jouet en bois pour le prince George, et par une rencontre avec Domo-Kun, la mascotte de la chaîne (William est reparti avec une réplique miniature). Le Britannique s'est ensuite rendu dans une librairie, acclamé par des fans à nouveau survoltés (un vrai bain de foule !), pour une séance de jeu et de coloriage avec des enfants. Sa journée s'est achevée... en kimono (yukata), vert cette fois, à l'occasion d'un dîner traditionnel avec le Premier ministre Shinzo Abe, dans la région de Fukushima, dernière étape de sa visite au Japon.
Tout n'a donc pas été que rires et moments insolites pour William, lors de son séjour nippon : après s'être recueilli au cimetière militaire du Commonwealth proche de Tokyo, il se déplaçait dimanche dans la région de Fukushima. Sur une commune surplombant Ishinomaki, ville côtière qui fut l'une des plus durement touchées par le tsunami de 2011 provoqué par un séisme, il a déposé solennellement une gerbe de fleurs à la mémoire des milliers de victimes de la catastrophe, avant de rencontrer des survivants dont, pour beaucoup, la vie a alors basculé. Il a notamment eu un échange très émouvant avec un couple dont les trois enfants ont péri ce jour-là...
Plus tard dans la journée de dimanche, le prince William entamait le second volet de sa visite officielle en Asie, débarquant en Chine, là aussi pour une grande première. Lundi, il rencontrait ainsi le président chinois Xi Jinping, avant d'aller visiter la Cité interdite, l'ancien palais impérial. Très populaire dans l'Empire du milieu, le duc de Cambridge doit relever un défi de taille : réchauffer les relations sino-britanniques, après quelques tensions et alors que la dernière visite royale, faite par la reine Elizabeth II et son époux le duc d'Edimbourg, remonte à 1986. Il avait préparé le terrain en enregistrant un message vidéo pour le Nouvel An chinois incluant quelques mots de mandarin. "'Ni Hao !' C'est tout ce que je sais vraiment dire", a-t-il confié avec humour devant la cohorte de journalistes qui couvraient sa visite de la Cité interdite.