Pas (ou peu) de répit pour la princesse héritière Elisabeth de Belgique : quand elle n'est pas au pays de Galles en train d'étudier, scolarisée depuis la rentrée de septembre 2018 à l'Atlantic College (établissement du réseau prestigieux des United World Colleges – UWC), la jeune duchesse de Brabant poursuit son apprentissage royal. Quelques semaines après avoir profité des vacances de Pâques pour se plonger activement, avec son père le roi Philippe, dans le quotidien des pompiers de la caserne de l'Héliport à Bruxelles, elle s'est envolée à la fin du mois de juin pour le Kenya en compagnie de sa mère la reine Mathilde de Belgique.
Présidente d'honneur d'UNICEF Belgique et par ailleurs ambassadrice des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, la reine avait à son agenda une mission de trois jours sur place, du 25 au 28 juin 2019, focalisée sur les droits de l'enfant et la question, prioritaire, de l'éducation. Le palais n'avait en revanche pas communiqué sur la présence à ses côtés de sa fille aînée, un secret bien gardé jusqu'à l'apparition surprise de celle-ci en terre kényane.
Ils sont si petits et fragiles...
À 17 ans, la princesse Elisabeth, dont la vie d'étudiante demeure la grande priorité fixée par ses parents, lesquels ne veulent pas l'exposer prématurément aux enjeux royaux, et qui doit passer l'an prochain un baccalauréat international à l'Atlantic College, a ainsi pris part à sa toute première mission humanitaire. Depuis Nairobi, la capitale, mère et fille se sont rendues, à bord d'un avion affrété par l'ONU, dans l'immense camp de réfugiés de Kakuma, au village de Kalobeyei dans le nord du pays, où vivent plus de 200 000 personnes dont 110 000 mineurs, parmi lesquels 10 000 sont isolés, arrivés sur le site sans aucune famille comme le souligne le magazine Point de vue dans le reportage qu'il consacre à cette visite.
Assise en tailleur, tout comme la reine Mathilde, sur une simple bâche étendue à même le sol dans une crèche, la princesse Elisabeth a joué avec douceur et en toute simplicité avec les enfants d'une crèche, autour de jouets en bois, de livres, de puzzles ou encore de doudous. Installées chacune à un pupitre dans la salle de classe de l'école primaire, elles ont pu assister à un cours. Des moments simples, mais tellement marquants : "Ils sont si petits et fragiles, a observé l'adolescente dans les quelques confidences qu'elle a faites à la presse, mais ont déjà vécu tellement de traumatismes. La rencontre avec des filles de mon âge m'a également beaucoup émue. Elles mènent une vie si difficile et ont connu tant de situations compliquées. Pourtant, elles ne perdent pas courage et font preuve d'énormément de persévérance." Mission accomplie pour sa mère Mathilde, qui a de son côté déclaré au journal belge Le Soir : "Il est utile qu'elle puisse se rendre compte de ce qu'il se passe ici et de ce que des jeunes de son âge doivent parfois endurer. Tous mes enfants [outre Elisabeth : le prince Gabriel (15 ans), le prince Emmanuel (13 ans) et la princesse Éléonore (11 ans), NDLR] auront la possibilité de vivre une expérience similaire."
De retour à Nairobi, Mathilde et Elisabeth de Belgique ont fait le lendemain d'autres rencontres dans le quartier de Dagoretti, dans la banlieue ouest de la capitale, où elles ont visité un centre de protection de l'enfance qui recourt notamment à la thérapie par les arts. Image forte de leur passage, la jeune princesse belge a pris dans ses bras un bébé, avec beaucoup de douceur. Puis, dans la banlieue Est, elles se sont rendues à l'Académie de football Akakoro, où elles ont gâté les jeunes footeux avec des maillots de l'équipe nationale belge. La reine Mathilde, 46 ans, a même fait sensation en tapant dans le ballon avec eux !
Pour leur troisième et dernier jour au Kenya, mère et fille ont enfin été accueillies par des Massaï du comté de Kajiado, au sud de Nairobi, qui les ont parées de capes et de couronnes colorées. Namayiana ("celle qui est bénie") et Nasieku ("la première née"), comme elles ont été baptisées, ont assisté à des cours à l'école primaire Il Bissil et ont longuement discuté avec la population locale et en particulier les jeunes femmes, auprès desquelles l'UNICEF mène des actions de longue haleine concernant les mariages précoces et l'excision.
À quelques mois de son 18e anniversaire, au mois d'octobre, la princesse Elisabeth marche déjà sur les traces de sa mère, avec sa complicité...