Maman de quatre enfants et dévouée à son pays d'adoption, la princesse Mary de Danemark n'évoque quasiment jamais le décès de sa propre mère. En certaines occasions toutefois, la native de Tasmanie n'hésite pas à convier ce souvenir douloureux lors de ses actions philanthropiques, par empathie avec les personnes qu'elle rencontre et qui subissent un deuil ou pour étayer son engagement dans certaines causes.
Henrietta Donaldson (née Horne) est morte en 1997, au cours d'une opération du coeur ; sa fille Mary, qui n'allait rencontrer l'amour de sa vie, le prince héritier Frederik de Danemark, que trois ans plus tard à l'occasion des Jeux olympiques de Sydney, avait alors 26 ans. Le choc a été particulièrement rude pour le benjamine d'une fratrie de quatre... "Je me suis sentie très seule quand j'ai perdu ma mère. J'avais l'impression d'être seule avec mon chagrin. Que personne ne me comprenait et que j'étais pétrifiée tandis que le monde autour continuait à tourner sans moi", confiait-elle au printemps 2015 au cours d'une interview diffusée sur le service public danois pour apporter un éclairage sur le travail de sa fondation contre l'isolement et l'exclusion sociale.
Avec le temps...
Aujourd'hui âgée de 44 ans, la princesse Mary a fait de nouvelles confidences sur ce sujet sensible lors de la soirée consacrée, samedi 8 octobre, à la remise des Prix 2016 du couple princier héritier, dont le Prix Social. De retour de leur visite éclatante aux États-Unis et en tandem avec son mari le prince Frederik, elle a décerné cette distinction à l'association Børn, Unge & Sorg (Enfance, jeunesse et deuil), un organisme qui offre dans ses centres de Copenhague, Aarhus et Odense soutien et conseils à des jeunes gens ayant perdu un parent ou vivant avec des proches gravement malades. "J'avais seulement 26 ans, c'était trop tôt, a confié Mary, à propos de la disparition de sa maman, à Mads Knudsen Topp, un adolescent de 15 ans qui a reçu l'aide de l'association depuis la mort de son père en 2013. C'est difficile de s'en rendre compte quand c'est encore si frais et si intime, mais, avec le temps, on apprend à apprécier comme un cadeau le temps qu'on a passé ensemble. Et la perte offre quelque chose qu'on n'aurait pas eu autrement. Cela fait de vous une personne forte."
Comme elle, le prince William partage parfois, avec pudeur, ses sentiments liés à la mort tragique de sa mère Diana, notamment lorsqu'il rencontre des jeunes gens vivant eux aussi un deuil cruel – il soutient d'ailleurs l'association Child Bereavement UK, qui effectue en Grande-Bretagne le même travail que Børn, Unge & Sorg au Danemark. Un parallèle qui s'applique à d'autres domaines : lundi 10 octobre, tandis que William se mobilisait avec Kate et Harry pour la Journée mondiale de la santé mentale, la princesse Mary en faisait autant dans son pays, de sortie pour célébrer le 20e anniversaire de la Fondation psychiatrique, dont elle est la marraine depuis 2005.