Menacé d'être interné en psychiatrie, Oscar Pistorius n'aura pas à passer le prochain mois derrière les murs blancs d'un établissement spécialisé. Accusé du meurtre de sa compagne Reeva Steenkamp le 14 février 2013, l'athlète double amputé souffrirait d'un trouble de l'anxiété selon une experte citée par la défense. Une thèse remise en cause par le procureur...
La juge Thokozile Masipa devait décider de l'internement ou non de l'accusé. Elle a pris sa décision : Oscar Pistorius ne sera finalement pas interné, mais il devra "se présenter comme patient externe au superintendant de l'hôpital de Weskoppies le 26 mai 2014 à 9h et tous les jours suivants à l'heure fixée (...) pour une période ne devant pas excéder trente jours". Il devra se présenter à l'hôpital lundi matin et ne pourra quitter les lieux avant 16h. Trois psychiatres et un psychologue seront désignés pour le suivre, chargés de "vérifier si l'accusé, pour des raisons de santé ou d'infirmité mentale, était pénalement responsable au moment du crime pour lequel il est poursuivi, et s'il était capable d'apprécier la nature illicite de son acte".
La prochaine séance au tribunal aura donc lieu le 30 juin prochain, avec les très attendus résultats de cette contre-expertise. La défense d'Oscar Pistorius a en effet cité une experte psychiatrique, Meryll Vorster, qui avait émis l'hypothèse selon laquelle l'athlète pourrait être atteint d'un trouble de l'anxiété généralisé, développé depuis son enfance et auquel sa mère ne serait pas étrangère. Un trouble qui aurait pu avoir une influence sur le déroulement des faits le soir du meurtre.
Mais pour le procureur Gerrie Nel, ce nouvel élément ne serait qu'une stratégie de la défense d'Oscar Pistorius destinée à faire alléger sa peine, faire appel de la future condamnation ou encore requalifier l'affaire. Une méthode interdite par la loi sud-africaine qui dispose en effet qu'un accusé ne peut changer sa défense au cours de son procès. Pour le procureur, Oscar Pistorius a commencé par avancer la thèse de l'auto-défense, puis celle de la panique avant de terminer par la théorie des troubles mentaux...
L'athlète – accusé d'avoir tué Reeva Steenkamp après une énième dispute mais qui jure avoir fait feu parce qu'il croyait avoir à faire à un cambrioleur – risque vingt-cinq ans de prison.