

Actuellement soumis à des examens dans un hôpital psychiatrique pour voir s'il souffre ou non d'un trouble anxieux généralisé (TAG), Oscar Pistorius a suscité à son insu une vague de panique parmi les Sud-Africains touchés par cette affection.
Poursuivi pour le meurtre de sa compagne, Reeva Steenkamp, dans la nuit du 14 février 2013, Oscar Pistorius a vu ses avocats invoquer le TAG comme un nouveau moyen de défense. Citée par l'équipe de l'athlète double-amputé, la psychiatre Merryll Vorster avait indiqué à la barre qu'il pouvait être sujet à un trouble anxieux généralisé, qui provoque un état d'inquiétude permanent et excessif, ce qui avait pu altérer sa vision des choses lorsqu'il avait tué Reeva Steenkamp, persuadé qu'il était d'avoir à faire à un cambrioleur.
Depuis, la directrice du Groupe sud-africain pour la dépression et l'anxiété, Cassey Chambers, reçoit "des centaines d'appels" de personnes souffrant d'un trouble anxieux généralisé ou croyant être atteintes de "la maladie d'Oscar", a-t-elle confié au Sunday Times. Leur peur ? Que le TAG provoque un comportement "imprévisible, instable et violent". Et Cassey Chambers d'ajouter : "Nous avons eu des gens demandant si leurs proches souffrant de TAG devaient être hospitalisés immédiatement !"
La déposition de Merryll Vorster a donc provoqué une vague de panique totalement inattendue au sein de la population d'Afrique du Sud. "Beaucoup de gens ont peur de dire aux autres qu'ils sont atteints de TAG, au cas où les gens penseraient qu'ils sont dangereux et violents", poursuit Cassey Chambers. Pourtant, "l'anxiété est un problème d'introspection et les personnes souffrant de TAG ont très peu de chances d'être dangereuses pour les autres", explique le psychologue Kevin Bolon.
Devant le diagnostic de Merryll Vorster, établi après deux rencontres avec Oscar Pistorius, la juge Thokozile Masipa a ordonné que l'accusé subisse des tests, afin de "vérifier si, pour des raisons de santé ou d'infirmité mentale, il était pénalement responsable au moment du crime pour lequel il est poursuivi, et s'il était capable d'apprécier la nature illicite de son acte".
Depuis le 26 mai dernier, Oscar Pistorius doit donc se présenter tous les jours dans un hôpital psychiatrique de Pretoria, où il subira un mois durant, aux heures de bureau, des batteries d'examens qui devront déterminer si oui ou non il souffre d'un TAG et si oui ou non ce trouble a pu jouer un rôle dans son attitude du 14 février 2013, laquelle a donc entraîné la mort de Reeva Steenkamp.
Pour l'accusation, Oscar Pistorius était au contraire bien conscient de ce qu'il faisait et a ainsi délibérément assassiné sa compagne après une énième dispute.