C'est un procès très attendu qui s'ouvrait ce matin devant la Cour d'Assises de l'Isère. Pendant trois semaines, Nordahl Lelandais s'apprête en effet à être jugé pour le meurtre de la petite Maëlys de Araujo, qu'il avait enlevée pendant un mariage, dans la nuit du 26 au 17 août 2017. Mis en examen quelques semaines après les faits, il avait fini par reconnaître sa culpabilité après que la police ait retrouvé de l'ADN de la petite fille dans sa voiture.
Cependant, et même s'il a de nombreuses fois changé de version, il a toujours expliqué que la mort était accidentelle, sans donner de détails sur les circonstances de l'enlèvement ou du décès. Ce lundi matin, alors que les proches de Maëlys étaient réunis derrière un grand portrait de la petite fille, l'accusé a demandé à s'adresser à eux pour leur présenter des excuses.
Pourtant mutique et évitant tout regard vers la famille depuis le début de la matinée, il a soudainement demandé à la présidente de pouvoir s'exprimer et leur parler. Celle-ci a refusé, lui demandant de ne parler qu'à la Cour.
Réprimant des larmes, il a alors expliqué avoir "bien donné la mort à Maëlys", ajoutant "Je ne voulais pas lui donner la mort, je vais m'expliquer sur les faits au cours de l'audience".
Un grand pas pour les Joachim et Jennifer de Araujo, les parents de la petite fille aujourd'hui divorcés mais présents avec leur fille aînée Colleen.
En effet, ceux-ci, par le biais de leur avocat, Me Fabien Rajon, avaient exprimé leur besoin de réponses, notamment au sujet "des sévices de nature sexuelle infligés à la petite Maëlys". Soudés dans cette épreuve malgré leur séparation, ils attendaient également que celui qu'ils appellent "l'Autre" ou "le monstre" soit jugé "à la hauteur de ce qu'il a fait subir" à leur fillette.
Les débats dureront trois semaines et tenteront de déterminer les circonstances de cet assassinat. Plusieurs témoins ont refusé de se présenter à la barre, dont Sven Lelandais, le frère de l'accusé, et une ancienne petite amie de l'homme de 38 ans.
Pour rappel, Nordahl Lelandais est également jugé pour des agressions sexuelles sur ses deux petites cousines et pour détention et enregistrement d'images pédopornographiques. Il risque la perpétuité à l'issue de ce procès, alors qu'il a déjà été condamné en mai dernier à 20 ans de réclusion pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, assassiné en avril 2017 dans des circonstances également troubles.