C'est un procès explosif qui va s'ouvrir le 31 janvier devant la cour d'assises de l'Isère à Grenoble : celui de Nordahl Lelandais. Cet homme de 38 ans est accusé de l'enlèvement et du meurtre de Maëlys de Araujo, en 2017, pendant un mariage. En 2018, après la découverte d'une trace de sang de la jeune fille dans sa voiture, il était passé aux aveux mais en maintenant que la mort était accidentelle. Le père de la victime est aujourd'hui un homme brisé.
Longuement interrogé par le journal Le Parisien, Joachim de Araujo a accepté d'évoquer sa vie actuelle, qui a été chamboulée par la mort de sa fille. "J'ai tout perdu en quelques secondes. On était une famille heureuse, avec des enfants magnifiques. Et ma vie a explosé. Avec mon épouse Jennifer, on a divorcé. Lorsqu'on est dans une ambiance où tous les bons souvenirs se transforment en tristesse, en malheur, c'est compliqué. On veut se détacher de tout ça, penser à autre chose. C'est sans doute ce qui explique notre séparation", a-t-il ainsi confié.
Le père éploré, qui dit ne rien attendre "de ce meurtrier, ce tueur d'enfant, ce pédophile" dont il souligne les mensonges et les manipulations, est également désormais sans emploi. "J'ai aussi perdu mon travail. Je ne sais plus à quoi me raccrocher. Toute ma vie a volé en éclats. Je sais que cette souffrance restera toujours présente", ajoute-t-il sous le coup de l'émotion.
Mais qu'attend Joachim de Araujo de ce procès ? Très clairement, il veut que Nordahl Lelandais - défendu par Maître Alain Jakubowicz - ne ressorte jamais de prison, par crainte qu'il puisse s'en prendre un jour à d'autres enfants ou adultes. Mais pas question de lui accorder trop d'importance pour autant. "Lors du procès, il faut que toute l'attention soit sur Maëlys. Pas sur ce personnage immonde, sans coeur et sans âme. Je serai là pour honorer la mémoire de Maëlys. Je veux être digne de ma fille. Et rester fort pour elle. Après, ce que Lelandais peut dire, je m'en contrefous. Je le répète, je n'attends rien de lui. Pour moi, le plus important c'est ma fille. Je sais qu'elle m'entend", dit-il.
Pour rappel, Nordahl Lelandais était aussi jugé en parallèle pour le meurtre d'Arthur Noyer.