Mère de Samy (10 ans), un enfant polyhandicapé - Samy a fait un AVC lorsqu'il était bébé, a été diagnostiqué hémiplégique du côté gauche et déclaré autiste à l'âge d'un an -, Églantine Éméyé était samedi 17 octobre sur le plateau d'On n'est pas couché sur France 2 afin de faire la promotion de son livre Le voleur de brosses à dents (Éditions Robert Laffont).
Interrogée par Léa Salamé sur la condamnation de Laurence Nait Kaoudjt, une mère qui a écopé de cinq ans de prison avec sursis pour le meurtre de sa fille Méline (8 ans), lourdement handicapée - la polémiste n'a pas manqué de rappeler que cette maman considère son geste comme un "acte d'amour parce qu'elle ne voyait pas d'issue heureuse" -, Églantine Éméyé n'a pas caché comprendre cette femme. "Pour parler crûment : un, je comprends le geste de cette mère, et deux, je pense que c'est la société qu'il faut condamner", a lâché l'ex-miss météo.
Elle qui a déjà avoué s'être énervée violemment contre son enfant dans des moments de désespoir, a ensuite expliqué comment un calvaire, vécu au quotidien et pendant des années, peut amener à commettre un tel geste. "On n'imagine pas la douleur que c'est. Vous avez parlé de la solitude... Les médecins ne nous tendent pas assez la main. J'ai cherché des solutions... Je me suis sentie extrêmement seule. Il y a un manque de structures. Dans mon cas, Samy ne dormait jamais plus de trois heures. Les réveils, c'était d'une violence insoutenable. Moi je suis sa maman, lutter physiquement contre mon fils toutes les nuits, c'est quelque chose d'inimaginable. Parfois, quand je demandais de l'aide, jamais personne, aucun médecin ou éducatrice n'a suggéré de me relayer une nuit. Comment voulez-vous humainement et physiquement qu'on tienne ? J'ai tenu par je ne sais quel miracle ! Je peux comprends que certains craquent", a-t-elle déclaré.
Si Églantine Éméyé se montre compréhensive en considérant l'impensable, la mère de Méline a très mal vécu la décision de la cour d'assises de Rennes. "Personne ne peut comprendre, il n'y aura pas d'appel (...) J'aurais mieux fait de mourir. Vous n'avez pas de coeur, vous n'avez pas compris mon geste d'amour : si, demain, vous lisez que je me suis suicidée, je vous regarde tous dans les yeux, c'est sur votre conscience", avait déclaré Laurence Nait Kaoudjt à la sortie du tribunal.
Sarah Rahimipour