Hier soir, mardi 21 janvier, plus d'un million de téléspectateurs ont suivi sur France 5 le calvaire de Samy (8 ans), de sa maman, l'animatrice Eglantine Eméyé, et de son frère aîné, Marco (11 ans).
Le documentaire Mon fils, un si long combat, diffusé sur France 5, est le témoignage poignant d'une maman désemparée par les maux de son enfant sévèrement handicapé et par un système inapte à lui venir en aide correctement. Nourrisson, Samy a fait une crise cardiaque ainsi qu'un AVC, et à l'âge de 1 an, il a été diagnostiqué autiste. Entre images chocs et moments émouvants, en passant par des caméras cachées qui révèlent les absurdités d'un système, le reportage d'Eglantine Eméyé a de quoi révolter.
La remplaçante attitrée d'Alessandra Sublet à l'époque où elle présentait C à vous
a beau être très pudique, elle a fait le choix de montrer, même si c'est parfois difficile à regarder, la vérité de ce que vit Samy. Toutes les sorties, aussi courtes soient-elles, connaissent des obstacles parfois aberrants. Dans une séquence filmée discrètement, on peut par exemple voir un véhicule de la Mairie de Paris, mis à la disposition des personnes handicapées pour leurs déplacements, non doté d'un rehausseur pour les enfants. Pire, le chauffeur refuse de faire la course si les parents n'en ont pas prévu un. Heureusement, Eglantine Eméyé s'en procure un au pied levé, elle propose alors au chauffeur de le garder. Impossible, lui rétorque ce dernier parce que la Mairie de Paris l'interdit. Les parents d'enfants handicapés ont donc intérêt à avoir les bras solides !
Des exemples comme celui-là, le documentaire en regorge. Comme les responsables d'une école spécialisée qui s'octroient de grands bureaux alors que les enfants autistes, eux, ne bénéficient que de 17 m² pour cinq. Il serait difficile d'énumérer toutes ces absurdités, Eglantine Eméyé l'a pourtant fait, et elle espère bien, grâce à cela, faire bouger les choses.
Si le système est bien sûr au coeur de Mon fils, un si long combat, Samy reste le moteur du film. Un document qui permet de mieux se rendre compte de ce que vivent les familles d'enfants polyhandicapés comme Samy, qui ne communique pas, se frappe au plus grand désarroi de sa maman, laquelle a souhaité montrer la violence de ces nuits passées à tenter de l'empêcher de s'auto-brutaliser. Un combat de tous les jours comme le révèle si bien le titre. Mais également le cri du coeur d'une mère qui vit aujourd'hui à plus de 800 kilomètres de son garçon du fait d'un système mal adapté.
Sarah Rahimipour