Tandis que Paris Jackson est toujours sous la surveillance de médecins à l'UCLA Medical Center après sa tentative de suicide, dans un tribunal de Los Angeles se poursuit le délirant procès qui les oppose, elle et ses frères, à la firme AEG Live, promoteur des concerts This Is It de son père Michael Jackson. Rappelons que Katherine Jackson, grand-mère et co-tutrice des enfants du King of Pop, a porté plainte en leur nom et accuse AEG d'avoir poussé à bout le chanteur, au détriment de sa santé, pour le faire monter sur scène.
Mardi 11 juin, un mail du directeur général d'AEG Live, Randy Phillips, a provoqué l'émoi. Tout en exprimant ses regrets à la suite du décès de Michael Jackson, Phillips écrit qu'AEG va engranger des millions en merchandising. Pour contrecarrer l'image d'une firme prête à tout pour le profit, Randy Phillips est venu témoigner, mercredi pour le sixième jour consécutif, et ce qu'il a raconté à la barre est sidérant. Il explique que c'est à cause d'une situation financière dramatique que Michael Jackson souhaitait remonter sur scène. Il se souvient d'un rendez-vous avec Michael dans un hôtel de Bel Air à Los Angeles : "Il m'a dit que ses enfants et lui vivaient comme des vagabonds. Il a craqué, J'ai craqué. On a tous les deux craqué, raconte Randy Phillips. Tout à coup, il était complètement bouleversé. Il s'est plaint de ne pas pouvoir vivre avec ses enfants dans un endroit à eux et avoir une vie paisible. Cela me paraissait tellement absurde. Comment une star de son niveau pouvait se retrouver dans une situation pareille après tout l'argent qu'il avait pu gagner. Cela n'avait pas de sens." Le PDG d'AEG décrit cette entrevue comme "la première fois que Michael [lui] a vraiment dit qu'il souhait retravailler". La star, qui cachait à tout le monde le fait qu'il était accro aux médicaments selon AEG, était-elle prête à tout pour se refaire financièrement ? Quitte à prendre des risques inconsidérés avec sa santé ? La défense d'AEG est assez claire.
Au moment de son décès, par surdose de Propofol, Michael Jackson et ses enfants vivaient dans une résidence louée du quartier de Holmby Hills à Los Angeles, dont le loyer s'élevait à 100 000 dollars par mois. Une somme payée par son avance de plusieurs millions sur les concerts This Is It. À sa mort, la presse a estimé les dettes du chanteur à plus de 300 millions de dollars. Elles ont depuis été épongées par un contrat de 200 millions de dollars avec Sony pour la sortie d'albums inédits, mais aussi par les royalties sur le film This Is It et par le formidable marché du merchandising autour de la star. Ses héritiers - ses enfants Prince, Paris et Blanket - sont désormais richissimes.
Ce procès, ouvert fin avril, est plus difficile que ne s'y attendait le clan Jackson. Depuis le début des auditions, des détails de plus en plus glauques sont portés à la connaissance du public : des photos du cadavre, celles de la chambre où le chanteur est mort, prises par la police de Los Angeles, la possible addiction du chanteur aux médicaments mise à jour.