Une enquête interne a été ouverte à BFMTV, première chaîne info de France dont Marc-Olivier Fogiel est le directeur général, en raison de soupçons visant leur présentateur Rachid M'Barki, figure historique de la chaîne, à l'antenne depuis 2005. Certains sujets pourraient avoir subi une influence extérieure a appris l'AFP de sources concordantes, confirmant une information du site Politico. "Une enquête interne a effectivement été lancée il y a plus de deux semaines à la suite d'informations reçues concernant un journaliste", qui est désormais "dispensé d'activité", pouvait-on ainsi lire dans un communiqué, sans que la raison de ces soupçons ne soit évoquée.
Pour sa part, la Société des journalistes (SDJ) de BFMTV a fait état "de soupçons d'ingérence" à l'encontre de Rachid M'Barki. L'enquête vise des "infos diffusées dans ce journal de la nuit entre minuit et 4H30 du matin, qui seraient passées à l'antenne sans être validées par la chaîne habituelle, c'est-à-dire le rédacteur en chef", a poursuivi cette source interne. L'enquête doit désormais déterminer "si ce contenu était sous une influence quelconque" et si des images diffusées à l'antenne "venaient de l'extérieur".
Peut-être que je me suis fait avoir
Au centre des interrogations figure un sujet sur un forum économique entre le Maroc et l'Espagne organisé en juin. En lançant le sujet, selon un extrait encore visible sur les réseaux sociaux, Rachid M'Barki indique que ce forum a été "rendu possible par le réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays depuis la reconnaissance par l'Espagne du Sahara marocain". Cette expression désigne le Sahara occidental, région contrôlée en grande partie par le Maroc mais revendiquée par le Front Polisario soutenu par l'Algérie. Cette question est source de tensions entre Rabat et Alger.
Interrogé par Politico, il a admis avoir "utilisé des infos qui (lui) venaient d'informateurs" et qui n'ont "pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction". Il rajoute : "Elles étaient toutes réelles et vérifiées (...) Je n'écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n'avais pas l'impression que c'était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l'aurais pas fait".
La direction de BFMTV a également pris la parole sur ce sujet. "Nous ne pouvons tolérer aucun début de soupçon sur le travail de BFM et de ses 300 journalistes. Nous prendrons donc toutes les mesures juridiques, judiciaires, individuelles et d'organisation selon les conclusions de cette enquête", a-t-elle assuré.
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