Réactualisation du 23 novembre : Comme nous le pensions, Rachida Dati a fait appel de sa condamnation. C'est son avocat Maître Olivier Metzner qui l'a annoncé à l'AFP. Plusieurs avocats ont déclaré "Il est exceptionnel qu'un ancien ministre de la Justice soit santionné pour diffamation" et aucun d'entre eux ne se souvient d'un précédent. Ce qui est le plus étonnant pour l'avocat de Rachida Dati c'est que "le tribunal considère que Rachida Dati a eu tort de dire que le Mur de la Paix était illégal, alors qu'il est maintenu en toute illégalité, contrairement à ce qu'on affirmé les différents ministres de la Culture et le maire de Paris". C'est exact. Il semble étonnant que les documents présentés à la 17ème chambre du TGI de Paris, n'aient pas convaincu le tribunal... La cour d'appel sera-t-elle plus attentive ? A suivre.
le 22 novembre, nous écrivions :
L'ancienne ministre de la Justice, Rachida Dati, a été condamnée ce mardi 22 novembre par le tribunal correctionnel de Paris à une amende de 2 000 euros avec sursis pour avoir diffamé l'auteur Marek Halter et son épouse Clara Halter, créatrice du Mur pour la Paix (en collaboration avec l'architecte Jean-Michel Wilmotte), installé sur le Champs de Mars. L'AFP nous apprend que la maire du VIIe arrondissement devra aussi verser 4 000 euros de dommages et intérêts au couple, ainsi que 3 000 euros de frais de justice. Elle devra également publier sa condamnation.
Le couple a déclaré le 18 octobre dernier, lors d'une audience devant la 17e chambre, que la maire UMP du VIIe arrondissement était partie en croisade contre cette oeuvre, en vue d'en obtenir le démontage, "un combat politique majeur et essentiel de son mandat électif".
Selon les époux Halter, la dernière autorisation d'installation du monument, d'une durée de trois ans, remonte à l'été 2010. Le Mur pour la Paix compte douze panneaux de verre sur lesquels est inscrit le mot paix en trente-deux langues.
Pourtant, via une pétition figurant depuis le 30 mars sur le site de la mairie du VIIe arrondissement, Rachida Dati invite chacun à s'engager pour le démontage de l'installation, "pour le respect de la perspective classée du Champ de Mars." Selon les plaignants, la députée européenne s'est même dite "choquée par les méthodes et les déclarations mensongères de M. et Mme Halter, en vue d'obtenir la pérennisation de leur création sur le Champ-de-Mars (...), occultant systématiquement le caractère illégal de ce mur".
"C'est curieux comme la paix énerve les gens...", avait témoigné Marek Halter lors de l'audience, ajoutant que sa femme et lui avaient été "blessés" par les propos de Rachida Dati.
Ainsi, c'est ce jour que le tribunal leur a donné raison, considérant que l'ancienne ministre de la Justice s'était bien rendue coupable de diffamation. Par contre, il faut bien admettre - ce qui n'était pas certes, l'objet de l'audience - que ce mur n' a plus vocation à rester à cette place et que l'autorisation est aujourd'hui caduque. Les Halter ont réussi à faire repousser à chaque fois la date de son déplacement, ce qui a dû hérisser la maire du VIIe, qui a pris en compte les doléances de ses administrés.
Rachida Dati, critiquée pour des propos virulents tenus récemment à l'encontre de François Fillon (en réponse à des attaques ouvertes et aussi larvées), ne restera pas, à coup sûr, les bras croisés. Elle qui sait s'affirmer lorsqu'il le faut, était dimanche dernier sur le plateau de l'émission Dimanche Plus (Canal+) et si elle se trouve actuellement dans la tourmente suite à sa détermination de se présenter dans la 2e circonscription de Paris (Ve et parties des VIe et VIIe arrondissements), elle persiste et signe dans sa décision, envers et contre tous.
En toute logique, elle devrait faire appel de cette décision de justice.