Insaisissable autant qu'il est talentueux, Raphaël Personnaz est à nouveau à l'affiche d'une comédie grand public après le succès de La Stratégie de la poussette. Purepeople.com en a profité pour rencontrer le beau gosse, presque méconnaissable dans la peau du mythique Malaussène dans Au bonheur des ogres, ici adapté par Nicolas Bary. Comme son personnage, il est un peu fou, très doux, rêveur et diablement sympathique.
"C'est une chance de faire Malaussène, un personnage qui est a priori éloigné de moi, confie l'acteur de 32 ans, un personnage que beaucoup de gens connaissent, attendent en se demandant ce que j'en ai fait. C'est angoissant et en même temps excitant. Donc on va voir si on me jette des cailloux à la sortie." Avant d'être adoubé par le public, Raphaël Personnaz se souvient de ce qui l'a attiré dans le personnage imaginé par Daniel Pennac : "Ce qui me plaisait quand j'étais petit, c'était le côté irrévérencieux de Malaussène", soit "un personnage sur lequel on peut vraiment s'amuser" face à la caméra.
Raphaël Personnaz affiche avec Bérénice Bejo, sa partenaire dans le film, une grande complicité. Cette collaboration, "c'était très bien, on faisait des claquettes, on ne se parlait pas", raconte-t-il avec un sourire. "Elle sortait de la campagne aux Oscars avec The Artist, on ne savait pas comment l'appréhender", alors que l'actrice "avait envie de s'amuser, de sortir de cette pression, de ce truc inhabituel dans une vie". "On a régressé et ça fait du bien", conclut le comédien.
De Malaussène, personnage haut en couleur et maladroit du fait de son statut de bouc-émissaire, Raphaël Personnaz garde quelques traits de caractère. "Surtout quand j'étais adolescent, mais je m'identifie à son côté maladroit. Je fais des grosses gaffes vous savez, des bourdes très naturelles. J'ai aussi ce côté rêveur, pas vraiment dans son temps", assure-t-il.
De la folie, Raphaël Personnaz en a très clairement, comme lorsque, à 14 ans, il s'échappe du cocon familial pour aller retrouver une fille à l'étranger. "Allez en Allemagne, faut être complètement taré ? J'aurais pu aller en Espagne, en Italie... mais non, en Allemagne. Non mais allô... pardon je n'ai pas dit ça, lâche-t-il avant d'éclater de rire. J'étais amoureux, j'ai fait une fugue, je suis parti avec mon meilleur ami. C'était il y a bien longtemps... est-ce que je le ferais encore aujourd'hui ?" Mystère.
À l'affiche d'une nouvelle comédie, Raphaël Personnaz savoure "la chance [qu'on lui] propose beaucoup de choses différentes". "Jouer sur différents terrains de jeux. On peut vite être cantonné à un type de rôle. Avec ce Malaussène, on a été loin, quand même. Surtout capillairement, c'est dur. C'est proche de Mireille Mathieu... enfin je l'aime bien, hein." Un sourire puis le voilà sérieux, à nouveau : "Forces spéciales a été un film très dur à tourner, dans une contrée lointaine, au Tadjikistan, puis j'ai enchaîné avec un truc plus léger, La Stratégie de la poussette. Puis au bout de deux mois, j'en avais assez... c'est un peu comme les montagnes russes, en fait", avoue le jeune homme, nommé en 2011 au César du meilleur espoir masculin pour La Princesse de Montpensier.
Enfin, quand on lui demande si être comparé – physiquement – à Alain Delon, est dérangeant, Personnaz souligne d'abord le "très beau compliment". "Mais je ne m'identifie pas à lui. Ce sont les gens qui me répètent ça à longueur de temps. Pourquoi chercher un héritier ? On veut toujours comparer... Dujardin, on l'a comparé à Bébel, mais c'est normal, ça rassure de comparer untel à untel", confesse-t-il.
Christopher Ramoné
"Au bonheur des ogres", en salles dès le 16 octobre.