Depuis novembre, Régine chante dans toute la France. À 86 ans, elle assure cette première tournée avec "une joie de vivre retrouvée". Elle revisite son incroyable répertoire et part à la rencontre de son public. Celle qui fut longtemps la reine incontestée de la nuit ne manque ni d'énergie ni de caractère. Dans une interview accordée à ParisMatch.fr, elle se dévoile, au détour d'un souvenir, tour à tour courageuse, bouleversante et... très, très drôle.
Régine aura animé jusqu'à une vingtaine de discothèques à travers le monde, de New York à Genève, de Rio de Janeiro à Saint-Tropez, en passant bien évidemment par la capitale où tout a commencé. Mais elle n'est très certainement pas comme tout le monde et il y a un ingrédient de la nuit qu'elle déteste : l'alcool. "Certainement à cause de mon père, qui buvait beaucoup. À ma naissance, j'ai dû recevoir une dose suffisante d'énergie pour ne pas céder aux plaisirs de l'alcool." Et quand elle raconte son unique "cuite", Régine ne fait pas de chichis dans le choix de son vocabulaire : "J'ai pris une cuite par hasard chez moi dans ma boite du Jimmy's. Les musiciens tsiganes jouaient à tue-tête, la vodka, qui a la couleur de l'eau, coulait à flots et tout le monde se roulait des patins. Je ne me souviens plus de rien. Je me suis retrouvée chez moi toute nue devant mon frigidaire. Ma robe avait disparu. Je n'ai jamais su où je l'avais laissée et surtout qui me l'avait enlevée ! J'ai été malade pendant quatre jours."
Il en va de même pour la drogue, qui a longtemps été le combat de sa vie : "Pourquoi voulez-vous que j'essaie ? Je ne fume même pas. Ça ne m'intéresse pas ! Je ne supporte pas les gens qui prennent de la drogue. J'en ai foutu plusieurs hors de chez moi ! Une grande partie de mes clients en consommait et pas les moindres. Beaucoup en sont morts ou se sont suicidés..." Dès 1984, Régine crée sa propre association pour venir en aide aux toxicomanes. Désormais, elle créé des puits en Afrique. Malgré ses engagements et sa générosité, Goldman n'a jamais souhaité que Régine intègre la troupe des Enfoirés.
Pour le lancement de cette première tournée, qui coïncide avec la sortie de ses 50 plus belles chansons dans un triple album - dont un formidable titre inédit De ma p'tite poule à Mademoiselle, écrit par Félix Gray - et d'un nouveau recueil de souvenirs, Mes nuits, mes rencontres, aux éditions Hors Collection, Régine a accordé de nombreuses interviews. Il y a un sujet qui revient beaucoup : la mort de son fils, Lionel Rotcage, emporté par un cancer en 2006. "Il m'a écrit de longues lettres d'amour jusqu'à ses 18 ans, raconte Régine à Paris Match. Et puis au fur et à mesure que je devenais une star, ça s'est tari. Il ne voulait pas être 'le fils de'. Il était terriblement exclusif et ne supportait pas que j'appartienne à tout le monde. À l'époque, je ne comprenais pas. Mais avec le recul, je ressens aujourd'hui ce qu'il a pu vivre. Je regrette surtout de ne pas lui avoir dit suffisamment que je l'aimais." La mère et le fils se sont retrouvés avant la mort de ce dernier.
Il suffit qu'un voile de tristesse s'installe pour que Régine reparte de plus belle. Si elle dit ne pas avoir la "vocation d'être une vieille dame ou une grand-mère", elle n'en demeure pas moins très proche de sa petite-fille, Daphné : "Effectivement, mais elle m'appelle 'Rej'. Comme tous mes amis d'ailleurs. Elle vit à Londres et vient de se marier avec un Ecossais. Le jour de son mariage à Marrakech, toute la famille de son mari portait le kilt. J'ai même vérifié que cette tradition n'était pas un mythe." Elle est incorrigible !
L'interview de Régine, à découvrir en intégralité sur ParisMatch.fr