"J'ai beaucoup dansé, je vais chanter encore plus maintenant." En quelques mots, Régine résume son état d'esprit. Elle ne vit pas dans le passé et avance coûte que coûte. À la fin de l'année, elle célébrera ses 86 printemps. Elle le fera sur scène avec sa première tournée, qui débute le 15 novembre à Montpellier. Régine, qui n'a peur de rien ni de personne, s'est longuement confiée dans Ici Paris alors qu'Universal a réuni ses 50 plus belles chansons dans un triple album - dont un formidable titre inédit De ma p'tite poule à Mademoiselle, écrit par Félix Gray - et que l'ex-reine de la nuit et chanteuse publiera le 12 novembre un nouveau recueil de souvenirs, Mes nuits, mes rencontres, aux éditions Hors Collection.
On a eu des querelles très longues, très graves. Sur la fin, on s'était retrouvés... Je lui dédie l'album de mes plus belles chansons. Mon fils ne m'a jamais autant aimée que quand je chantais.
Pour Ici Paris, Régine revient avec beaucoup de pudeur et sans mélo sur son enfance, ce père courant d'air et cette mère qui les a abandonnés pour refaire sa vie avec un violoniste. "J'ai une vie chaotique et marrante", dit-elle avec du recul. Celle qui dirigea des boîtes de New York à Paris en passant par Rio de Janeiro évoque le souvenir de son fils, Lionel, emporté en 2006 par un cancer des poumons. "C'est le drame de ma vie, confie Régine. Il a laissé un vide énorme. Il ne supportait pas que j'appartienne à tout le monde. Je ne me suis jamais rendu compte qu'il avait cette forme de possession. Il m'en voulait beaucoup. On a eu des querelles très longues, très graves. Sur la fin, on s'était retrouvés... Je lui dédie l'album de mes plus belles chansons. Mon fils ne m'a jamais autant aimée que quand je chantais."
Si elle reconnaît l'erreur de ne pas avoir revu sa mère quand elle en a eu l'occasion, Régine avance quoi qu'il arrive. Elle dit qu'elle aurait aimé avoir d'autres enfants et petits-enfants - "c'est ce qui me manque le plus" -, mais elle est comblée par sa petite-fille unique, Daphnée : "Elle me donne beaucoup de joie. Elle ressemble beaucoup à son père. Elle est très intelligente, avec beaucoup d'humour. Elle a fait une école de montage de cinéma. Elle est très bonne photographe. Nous l'avons mariée il y a deux semaines à Paris, avant une fête formidable à Marrakech. Tout le monde pleurait de joie, moi la première !"
J'ai signé un contrat avec mon bichon noir, Joséphine, qui vient d'avoir 4 ans. Je lui ai promis que je serai là jusqu'à 102 ans, donc au moins jusqu'à sa mort !
Ce qui parachève son bonheur aujourd'hui, c'est la perspective de monter sur scène pour sa toute première tournée. L'envie lui est venue quand, au printemps 2014, Régine a relancé ses guinguettes au Balajo, durant lesquelles elle prenait le micro pour chanter : "Avec les guinguettes, j'ai redécouvert mon répertoire, j'ai retrouvé la passion." Grâce à son tourneur Samuel Ducros, Régine prépare activement son tour de chant : "Je suis enthousiaste et émue comme jamais. Je ne pensais pas que la vie me ferait encore ce merveilleux cadeau. J'ai retrouvé l'envie, la joie de vivre... Ça me rend très joyeuse ! Je n'ai jamais autant travaillé ! Mon tourneur me mène à la baguette, et ça me plaît ! (...) J'ai la chance d'avoir la santé, l'énergie et la gaieté."
À l'instar de Charles Aznavour qui s'imagine parfaitement chanter centenaire, Régine ne pense absolument pas à la retraite. Encore moins à la fin. "J'ai signé un contrat avec mon bichon noir, Joséphine, qui vient d'avoir 4 ans. Je lui ai promis que je serai là jusqu'à 102 ans, donc au moins jusqu'à sa mort !" Ce qui lui laisse tout le temps nécessaire à d'autres projets, comme le cinéma, par exemple. Régine "rêve d'un rôle à la Simone Signoret, un grand rôle avec beaucoup d'émotion". "Mais, souligne-t-elle, pour le moment, je ne pense qu'à cette première tournée, ces rendez-vous avec le public toujours chaleureux."
Retrouvez les dates de la tournée sur le site officiel.
Ici Paris, en kiosques le 21 octobre 2015.