Koh-Lanta connaît un succès sans faille depuis maintenant vingt ans. Au fil du temps, les téléspectateurs sont devenus des internautes, commentant épisode après épisode sur les réseaux sociaux. Instagram, Twitter, Snapchat sont aussi une porte ouverte à certaines dérives. Régis, candidat de Koh-Lanta, l'île des héros en 2020, en a fait les frais. Son jeu n'a pas plu. Résultat, il a été menacé de mort, ses proches également (et même de viol), son employeur a même été contacté... Une situation ubuesque qui a fait réagir la production.
"On voyait arriver le phénomène mais personne ne pensait que ça prendrait de telles proportions", lance Stéphanie Clémente, directrice de la communication chez ALP [société productrice de Koh-Lanta, NDLR], au Journal du Dimanche (JDD). Comme l'indiquent nos confrères, les principales cibles de ces attaques sur les réseaux sociaux sont "les candidats de couleur, les musulmans, les filles que les autres jugent trop peu féminines".
Face aux critiques parfois trop virulentes, ils peuvent compter sur Stéphanie Clémente, "officieusement nounou des candidats, qui peuvent la joindre nuit et jour" selon le JDD. "Quand ils sont pris à partie, je leur dis de mettre ça en perspective avec le nombre de téléspectateurs qui regardent Koh-Lanta", confie-t-elle. Le mot d'ordre est le suivant : ignorer, bloquer en cas d'insultes, signaler les messages et même porter plainte.
Mais parfois, toute cette agitation va trop loin, beaucoup trop loin. Comme pour Régis, menacé, insulté après l'élimination de son camarade Sam, contre qui il a voté. Ses proches avaient également été ciblés, et la production de Koh-Lanta a pris une grande décision, dans le plus grand secret : gérer les réseaux sociaux du candidat et y faire le ménage. "Je suis très protectrice avec mes aventuriers et j'estime qu'ils n'ont pas à subir la mauvaise éducation des Français sur les réseaux sociaux", précise Stéphanie Clémente qui évoque là une situation "exceptionnelle".
Aujourd'hui, les internautes ont semble-t-il cessé de harceler Régis. Peut-être ont-ils pris pour cible un autre candidat. C'est le malheureux cercle des réseaux sociaux...