Il n'est pas le premier et ne sera certainement pas le dernier à avoir quelques reproches à faire aux Enfoirés. Et c'est toujours avec beaucoup de franchise que Renaud l'a fait dans les colonnes de L'Express.
Ce qu'il reproche aux Enfoirés ? Leur manque d'engagement. Le chanteur, qui sortira RENAUD, son nouvel album, le 8 avril prochain, explique le fond de sa pensée : "Jamais on n'a vu Jean-Jacques Goldman, qui a un tel pouvoir, un tel talent, dénoncer une injustice. Les Restos du coeur, c'est bien, cela rapporte beaucoup d'argent à la télé et à l'association, mais j'ignorais que l'injustice et la misère étaient la serpillière de la charité. C'est pour cette raison que je ne participe plus à l'émission, qui, en plus, s'est ouverte aux sportifs, aux célébrités en tout genre, à Jean d'Ormesson." Mimie Mathy sortira-t-elle à nouveau les griffes ?
Dans cette interview, Renaud parle aussi de lui. De son état. Il assure aller mieux, loin de ses années d'errance, marquées par l'alcool. "Je risquais un incident cardiaque, confie l'interprète de Mistral Gagnant. J'ai arrêté net. Au début de l'enregistrement de l'album, je carburais encore au Ricard." Sur Youtube, Toujours debout, son premier single, a déjà dépassé les 6 millions de vues. Cela fait naturellement partie des choses qui le rendent heureux aujourd'hui. Se "sentir important dans le coeur des gens" l'a bouleversé. Il faut pourtant reconnaître que pendant ses années difficiles on a peu entendu Renaud se révolter pour des causes... Aujourd'hui en pleine resurrection et en promo pour son album il se sent donc très concerné par tous les sujets sensibles !
Cet album lui permet aussi de passer des messages aux victimes des attentats de Paris avec les deux morceaux, J'ai embrassé un flic et Hyper Cacher. Après avoir rendu hommage le 7 janvier dernier aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, un an après le drame, en scandant Place de la République le slogan "Même pas peur", Renaud se rendait plus récemment en Belgique, à Bruxelles, pour apporter son soutien à d'autres victimes de la barbarie. Le chanteur engagé, déçu de François Hollande qu'il qualifie de "social-traître" avoue avoir écrit au ministre de la justice pour accélérer son processus de demande de visite à Yvan Colonna.
Enfin, il conclut cet entretien en confiant se livrer dans ses chroniques dans Charlie Hebdo ou dans ses chansons car dans la vie, comme grand nombre d'artistes, il est très timide : "Je livre mon âme, comme une stripteaseuse livre son cul."