Après avoir rendu hommage le 7 janvier dernier aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, un an après le drame, en scandant Place de la République le slogan "Même pas peur", Renaud vient d'apporter son soutien à d'autres victimes de la barbarie.
Touché par les attentats de Bruxelles du 22 mars, qui ont causé la mort de 35 personnes, le chanteur, de retour avec le très bien nommé album Toujours debout, s'est rendu samedi dans la capitale belge afin de se produire sur scène aux côtés du groupe I Muvrini. "J'étais avec mes frères corses et là je suis avec mes petits frères belges (...) Ma présence est indispensable ici. J'ai envie d'y être, j'ai envie de leur dire ma solidarité, ma fraternité, ma compassion, mon empathie, ma douleur, mon chagrin devant ces drames", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1. Là pour résister, pour lutter, pour combattre avec des mots et de la musique contre ces gens violents qui n'aiment rien, ni les femmes, ni la musique, ni la danse, qui n'aiment que la mort." L'artiste, guéri de son alcoolisme depuis six mois, s'est également recueilli place de la Bourse.
Vous n'êtes pas de la famille, vous ne pouvez pas rentrer
L'interprète de Mistral gagnant, qui a rendu hommage dès mercredi dernier aux Belges en dévoilant sur Facebook une photo de lui tenant dans ses mains un papier sur lequel est inscrit "Je suis Bruxelles", a ensuite souhaité rendre visite à des blessés à l'hôpital militaire de Neder-over-Hembeek. L'accès lui en a été interdit, comme il l'a expliqué aux journaux du groupe Sudpresse : "Je voulais rencontrer des rescapés des attentats, des blessés, des adolescents, des enfants. Malheureusement, l'accès m'a été refusé par des militaires. 'Vous n'êtes pas de la famille, vous ne pouvez pas rentrer', m'a dit le militaire."
Souhaitant "rencontrer ces gamins, les réconforter, les consoler, les rassurer" et leur apporter "sa fraternité et sa tendresse", Renaud est finalement reparti "en pleurs de l'hôpital".
Comme l'a expliqué le chanteur engagé à Europe 1, si cette rencontre interdite l'a autant touché, c'est parce que, justement, il considère les Belges comme des membres de son clan : "Mes petits frères belges, c'est ma famille, mes enfants. Ils m'ont vu grandir. Depuis 1975, je faisais plus de monde à Bruxelles qu'à Marseille ou à Lyon et c'est un public extraordinaire, que j'aime. Ils m'ont fait aimer la Belgique et les Belges qui sont des gamins, des amours." Bref, cela fait bien longtemps que Renaud "est Bruxelles".