Certains parlent de malédiction, mais l'explication est probablement plus simple. Quantité d'acteurs oscarisés se retrouvent condamnés à errer dans les mauvais films, portés par l'enthousiasme éphémère d'une récompense venue graver une carrière dans le marbre hollywoodien.
Parmi les nombreux exemples, Renée Zellweger, Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Retour à Cold Mountain (2004) avec Nicole Kidman et Jude Law. Nommée les années précédentes pour Le Journal de Bridget Jones (2001) et la comédie musicale Chicago (2002), la comédienne était au summum de sa carrière. Dix ans plus tard, elle est complètement passée sous les radars.
Pourtant, Renée Zellweger n'a pris aucun vrai risque après son Oscar. La suite, Bridget Jones : L'Age de raison (2004), le film de l'oscarisé Ron Howard De l'ombre à la lumière (2005) avec Russell Crowe, le biopic Miss Potter (2005) et Jeux de dupes (2008) de et avec George Clooney étaient calibrés pour le succès. Mais les uns après les autres, le films se sont plantés dans les salles et les colonnes des critiques.
Après une autre série d'échecs retentissants, souvent inédits en France, elle tentait le film d'horreur avec Le Cas 39 (2009), une étrange histoire d'enfant battue réalisée par l'Allemand Christian Alvart (Antibodies). Manque de chance ou de talent, le film restait dans les cartons des studios plusieurs mois avant de sortir en catimini. Le véritable come-back devait sonner avec My Own Love Song (2010), réalisé par le Français Olivier Dahan (La Môme). Métamorphosée en chanteuse handicapée, elle partait sur les routes américaines pour retrouver sa fille, accompagnée par un ami simple d'esprit. Renée Zellweger criait Oscar, mais personne ne l'entendit.
Deux ans plus tard, la comédienne de 43 ans est purement et simplement absente des écrans. Et ce n'est certainement pas une coïncidence si son seul projet est Bridget Jones 3 : il faudra au moins un vieux fantôme synonyme de succès pour lui permettre de revenir sur le devant de la scène.
Geoffrey Crété